RSF relate l'épreuve que la journaliste a traversé pendant sa détention.
(RSF/IFEX) – Le 30 mai 2011 – Nazeeha Saeed, correspondante au Bahreïn de France 24 et de Radio Monte Carlo Doualiya, a été convoquée le dimanche 22 mai 2011 vers 12h30 pour interrogatoire. Quand elle se rend au poste de police de Rifa’a, pensant être de retour deux heures plus tard, elle est loin d’imaginer le cauchemar qui l’attend.
Voici le récit de son calvaire :
A son arrivée, elle attend tranquillement, assise sur une chaise, avec d’autres femmes, des infirmières pour la plupart, assises par terre. Une heure plus tard, la jeune femme est appelée. Elle entre dans un bureau, occupé par un homme. D’une voix douce, mais inquiétante, il lui fait savoir qu’elle doit répondre aux questions qui vont lui être posées. Il la laisse ensuite seule avec une femme officier qui l’accuse d’avoir « menti » dans ses reportages, lui intimant l’ordre de reconnaître ses liens avec la chaîne du Hezbollah, Al-Manar, et la chaîne de la République islamique d’Iran en arabe Al-Alam. « Tu dois avouer ! », ordonne l’officier à plusieurs reprises, avant d’accuser la journaliste d’avoir participé aux manifestations depuis mars dernier.
Une heure plus tard, Nazeeha est transférée dans un autre bureau. Là, une femme officier de police l’insulte et se moque méchamment d’elle. La journaliste l’ignorant, la fonctionnaire l’attrape par le menton, serrant fort d’une main, la giflant de l’autre. « Tu dois me dire la vérité », lui hurle la policière, qui continue à la gifler avant de l’attraper par les cheveux et de la jeter au sol. Quatre policières la rouent de coups, pieds, mains, poings. L’une d’entre elles prend la chaussure de la journaliste et la lui met dans la bouche : « Tu ne vaux pas mieux que cette chaussure ».
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