(JED/IFEX) – Marlene Rabot, correspondante à Kinshasa de l’agence de presse britannique Reuters, a été retenue, le 21 octobre 2005, pendant plus de six heures dans un local de la police de la Régie des Voies Aériennes (RVA) situé dans l’enceinte de l’aéroport international de Kinshasa/N’Djili sur ordre d’un commandant non autrement identifié de l’Agence […]
(JED/IFEX) – Marlene Rabot, correspondante à Kinshasa de l’agence de presse britannique Reuters, a été retenue, le 21 octobre 2005, pendant plus de six heures dans un local de la police de la Régie des Voies Aériennes (RVA) situé dans l’enceinte de l’aéroport international de Kinshasa/N’Djili sur ordre d’un commandant non autrement identifié de l’Agence pour la Sécurité des Aéroports (ASA). Rabot a été libérée en début de soirée après plusieurs interventions dont celle des ministres des transports et de la presse et information mais ses cassettes ont été confisquées.
La journaliste a été interpellée au moment où, accompagnée des agents de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) et de l’Immigration, elle prenait quelques vues de l’aéroport dans le cadre de la réalisation d’un reportage sur l’aviation civile en République Démocratique du Congo (RDC). Ses cassettes ont été confisquées par des agents qui ont tenté en vain de lui arracher également la camera.
Rabot était munie d’une accréditation délivrée par le ministre de la presse et information, Henri Mova Sakanyi, pour la réalisation de son reportage. Le ministre a confirmé à Journaliste en danger (JED) avoir délivré une telle accréditation mais en précisant que « l’aéroport international de Kinshasa/N’Djili comportait quelques sites stratégiques fermés à la presse » qui ne relèvent pas de sa compétence.
Contactée pendant qu’elle se trouvait encore dans les locaux de la Police de l’aéroport, la journaliste a dit que les cassettes de son reportage ont été visionnées et qu’elles ne comportaient aucune image des « sites stratégiques » de l’aéroport.
JED est choquée de constater qu’au moment où la RDC enregistre de nombreux cas d’accidents d’avions causant plusieurs pertes en vies humaines, on empêche à un journaliste d’informer l’opinion sur la situation réelle de l’aviation civile congolaise.
JED dénonce également le harcèlement dont font l’objet de nombreux journalistes, surtout étrangers, chaque fois qu’ils essayent de faire des reportages dans des endroits publics de Kinshasa et ce, en dépit des accréditations délivrées par les services compétents. De ce qui précède, JED exige que les cassettes confisquées soient restituées sans aucune condition et que des garanties soient données à la journaliste pour poursuivre son reportage compte tenu du fait que le problème de la sécurité aérienne est une question capitale aujourd’hui en RDC qui mérite d’être portée au débat public.