(RSF/IFEX) – La justice a condamné Hand-dolgor, la directrice du quotidien « Ug » (« Mot »), à purger une peine d’un an de prison pour avoir publié une fausse information qui a indirectement provoqué la mort d’une femme. « La diffamation est un délit qui doit être puni. Mais Reporters sans frontières considère, à l’instar du rapporteur spécial des […]
(RSF/IFEX) – La justice a condamné Hand-dolgor, la directrice du quotidien « Ug » (« Mot »), à purger une peine d’un an de prison pour avoir publié une fausse information qui a indirectement provoqué la mort d’une femme. « La diffamation est un délit qui doit être puni. Mais Reporters sans frontières considère, à l’instar du rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la liberté d’expression, qu’une peine de prison est une sanction disproportionnée. La directrice du journal ‘Ug’ ne peut être tenue pour la responsable directe des événements tragiques qui ont suivi la publication de l’article », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée au ministre mongol de la Justice et des Affaires intérieures, Tsendiin Nyamdorj. Tout en condamnant les manquements flagrants à l’éthique journalistique dans cette affaire, RSF a demandé au ministre de s’assurer que la journaliste puisse profiter d’un jugement en appel équitable.
Le 31 juillet 2002, Hand-dolgor, directrice du journal « Ug », a été condamnée à un an de prison par la cour du district de Sukhbaatar d’Oulan Bator, après avoir été reconnue coupable de « diffamation » en vertu de l’article 117.2 du code pénal. La journaliste a été conduite au centre de détention de Gants Hudag. Son journal avait publié, le 5 mars, un article alarmant sur la possible propagation du virus du Sida dans la province de Selenge (frontière nord de la Mongolie). L’article désignait nommément une femme, supposée contaminée par le virus, qui entretenait de nombreuses relations amoureuses. Après que des examens effectués par les autorités sanitaires sur la personne incriminée dans l’article se sont révélés négatifs, la directrice de « Ug » a publié, le 26 avril, ses excuses en première page. Mais, le 18 mai, la victime de la diffamation a été battue à mort par l’un de ses amants, qui réclamait des preuves qu’elle n’avait pas le Sida. Suite à ce décès, Hand-dolgor a été traduite en justice.