(RSF/IFEX) – Jennifer Latheef, journaliste et militante des droits de l’homme a été condamnée, le 18 octobre 2005, à dix ans de prison pour « acte terroriste ». Reporters sans frontières est scandalisée par la lourdeur de la peine et dénonce un procès politique. « Être la fille de Mohamed Latheef, leader de l’opposition en exil, a été […]
(RSF/IFEX) – Jennifer Latheef, journaliste et militante des droits de l’homme a été condamnée, le 18 octobre 2005, à dix ans de prison pour « acte terroriste ». Reporters sans frontières est scandalisée par la lourdeur de la peine et dénonce un procès politique.
« Être la fille de Mohamed Latheef, leader de l’opposition en exil, a été déterminant dans la condamnation de la journaliste. Les accusations de terrorisme retenues contre la jeune fille ne sont qu’un prétexte pour faire taire une opposante politique et bâillonner une journaliste indépendante. Nous demandons au président Gayoom de respecter ses engagements en faveur d’une démocratisation du pays et de s’assurer que le cas de Jennifer Latheef sera rejugé par une cour impartiale, qui respecte les droits de la défense », a déclaré l’organisation.
Jennifer Latheef, 32 ans, était accusée d' »acte terroriste » pour avoir jeté une pierre sur un policier, le 20 septembre 2003, lors d’une manifestation organisée suite au décès sous la torture de cinq prisonniers d’opinion. Toute l’accusation reposait sur des témoignages de policiers qui pourtant se sont souvent avérés contradictoires.
L’état de santé de Jennifer Latheef n’a cessé de se dégrader ces dernières semaines, en raison notamment du stress causé par ce procès. Elle a été admise à l’hôpital début octobre 2005 et n’a pu se rendre à l’audience du 13 octobre, à l’issue de laquelle cinq autres dissidents jugés dans le cadre du même procès ont été condamnés à onze ans de prison. Après l’audience du 18 octobre, les autorités ont arrêté la journaliste, sans indiquer où celle-ci allait être conduite.
Jennifer Latheef est documentariste et photographe pour le quotidien « Minivan », dont deux autres journalistes sont actuellement derrière les barreaux (consulter l’alerte de l’IFEX du 17 octobre 2005).