Agnes Uwimana Nkusi and Saidath Mukakibibi on été jugées coupables "d'incitation à la désobéissance civile", de "divisionnisme", et de "négation du génocide".
MISE À JOUR: Sentiment mitigé après la réduction des peines contre deux journalistes femmes d’Umurabyo (RSF, 6 avril 2012)
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est choquée par l’entêtement et la cruauté de la justice rwandaise qui vient de prononcer de très lourdes peines de prison à l’encontre d’Agnès Uwimana Nkusi, directrice du bimensuel privé « Umurabyo », et l’une de ses journalistes, Saidath Mukakibibi.
Le 4 février 2011, vers 16h00 (heure locale), la Haute Cour de la République a jugé les deux femmes coupables « d’incitation à la désobéissance civile », de « divisionnisme », et de « négation du génocide ». La première écope de dix-sept ans de réclusion, la seconde de sept ans.
Interrogé par Reporters sans frontières, l’avocat d’Agnès Uwimana s’est dit très déçu par ce verdict et a annoncé sa décision d’interjeter appel devant la Cour Suprême. « La Haute Cour a exagéré. Elle n’a pas pris en compte nos demandes. Nous disons qu’au niveau pénal, la justice ne dispose d’aucune preuve tangible de leur culpabilité. Cette affaire devrait être jugée au niveau disciplinaire, par le Haut conseil de la presse. Ces deux journalistes devraient être libérées. Au lieu de ça, elles écopent de peines très lourdes », a-t-il déclaré.
En janvier, la justice rwandaise avait requis trente-trois et douze ans de prison contre les deux femmes, toutes deux détenues depuis le 8 juillet 2010.