(RSF/IFEX) – Natalia Vlassova, de la chaîne de télévision Kanal 34, a été passée à tabac le 4 octobre 2005, vers 21 heures (heure locale), à Dnipropetrovsk (est du pays). « Il est inadmissible qu’une journaliste se retrouve sur un lit d’hôpital uniquement parce qu’elle a exercé son métier et mené une enquête sur les pratiques […]
(RSF/IFEX) – Natalia Vlassova, de la chaîne de télévision Kanal 34, a été passée à tabac le 4 octobre 2005, vers 21 heures (heure locale), à Dnipropetrovsk (est du pays).
« Il est inadmissible qu’une journaliste se retrouve sur un lit d’hôpital uniquement parce qu’elle a exercé son métier et mené une enquête sur les pratiques douteuses d’un parti politique. Cette agression visait à la faire taire pour toujours et les menaces de mort à son encontre se poursuivent. Nous demandons donc au ministre de l’Intérieur, Yuri Lutsenko, de prendre toutes les mesures nécessaires pour sanctionner au plus vite les auteurs de cette violente agression », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 4 octobre, un inconnu a abordé la journaliste par son nom et, lorsqu’elle a confirmé son identité, l’a frappée violemment. Natalia Vlassova menait une enquête sur des affaires de corruption au sein de la branche régionale du parti ‘Batkivschina’, dirigé par Guennadi Gliadtchichine. Certains responsables locaux de ce parti ont accusé les dirigeants de la branche régionale d’attribuer des postes clés dans les conseils régionaux et municipaux en échange de sommes allant de 50 à 200 000 $US.
Natalia Vlassova a été transportée à l’hôpital n°16 de la ville et devra rester un mois en observation. Elle souffre d’une commotion cérébrale, de nombreuses contusions à la tête, au visage et à la cage thoracique.
Quelques jours auparavant, la journaliste avait reçu des menaces téléphoniques de la part d’un inconnu, la priant de « ne pas se mêler des affaires du parti ‘Batkivschina' », le parti politique de l’ex-Premier ministre Youlia Timochenko.
Natalia Vlassova continue de recevoir des menaces de mort depuis son lit d’hôpital. « Le 9 octobre, un inconnu m’a appelée pour me dire : ‘Je te promets de t’enterrer.’ J’ai décidé de poursuivre mon enquête et je cherche un média ukrainien ou étranger qui accepterait de prendre le risque de diffuser mon reportage. Car je me suis rendu compte que les pratiques que je dénonce dans la région de Dnipropetrovsk sont également courantes dans d’autres régions d’Ukraine », a déclaré la journaliste à Reporters sans frontières.
La police a ouvert une enquête criminelle et des gardes du corps sont actuellement chargés de la protection de Natalia Vlassova.