(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières (RSF) est indignée par le traitement réservé à Bhawana Prasain, journaliste du mensuel « Majdur Aawaj », détenue depuis le 9 février 2006. Elle a confirmé avoir été battue par des policiers qui ont essayé de lui faire avouer son appartenance au mouvement maoïste. Au cours des dernières 48 heures, les journalistes […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières (RSF) est indignée par le traitement réservé à Bhawana Prasain, journaliste du mensuel « Majdur Aawaj », détenue depuis le 9 février 2006. Elle a confirmé avoir été battue par des policiers qui ont essayé de lui faire avouer son appartenance au mouvement maoïste. Au cours des dernières 48 heures, les journalistes Jaya Prakash Gupta et Amar Bahadur Sunar ont été interpellés par la police.
« Encore une fois, une journaliste est arrêtée et accusée sans preuves d’être maoïste. Il est détestable de voir la police impliquée dans des actes de torture pour arracher des aveux. Nous demandons la libération immédiate de Bhawana Prasain », a affirmé RSF.
Bhawana Prasain, âgé de 24 ans, a été arrêtée le 9 février 2005 lors d’une manifestation de l’opposition au régime du roi Gyanendra à Katmandou. Lors de son interpellation, des policiers en civil l’ont menacée de mort si elle tentait d’alerter d’autres manifestants. La police affirme avoir retrouvé dans son sac des tracts d’une organisation d’extrême gauche. La reporter du mensuel d’opposition « Majdur Aawaj » a été conduite successivement dans les commissariats de Singh Durbar et Hanumandhoka. Trois jours plus tard, Bhawana Prasain a été transférée à la prison centrale de Katmandou. La journaliste a le visage tuméfié et elle est psychologiquement abattue. Son employeur, Satyaram Parajuli, et son frère ont été les seuls autorisés à la voir. Satyaram Parajuli a expliqué à RSF : « Durant nos visites, elle pleure. Elle est sous pression, car la police veut lui faire avouer des activités terroristes ».
La Cour suprême a ordonné, le 2 mars, au gouvernement de donner des explications sur la détention de Bhawana Prasain. La veille, Satyaram Parajuli, directeur de « Majdur Aawaj », avait déposé une demande d’Habeas Corpus.
RSF réclame également la libération immédiate de Jaya Prakash Gupta, directeur du quotidien « Upatyaka Sandhyakalin » et de l’hebdomadaire « Disha Nirdesh », qui a été interpellé le 3 mars dans la matinée, à son bureau de Katmandou. La police l’interroge sur le contenu de certains articles.
Amar Bahadur Sunar, correspondant à Dailekh (Ouest) de l’agence gouvernementale RSS et du quotidien national « Rajdhani », a été interpellé le 2 mars par la police. Le journaliste assistait à une formation dispensée par la Fédération des journalistes népalais (FNJ) et l’UNESCO. La veille de son arrestation, des policiers en civil avaient fouillé sans mandat le domicile du journaliste. Ce harcèlement ferait suite à une dénonciation à la police par des journalistes favorables au roi Gyanendra. Amar Bahadur Sunar a été libéré quatre heures plus tard.