(RSF/IFEX) – Alina Anghel, journaliste de l’hebdomadaire d’investigation « Timpul », a été violemment agressée à Chisinau par deux inconnus le 23 juin 2004, alors qu’elle devait comparaître le lendemain pour une affaire de diffamation. RSF a condamné avec la plus grande fermeté cette agression et demandé au président de la République, Vladimir Voronine, que tous les […]
(RSF/IFEX) – Alina Anghel, journaliste de l’hebdomadaire d’investigation « Timpul », a été violemment agressée à Chisinau par deux inconnus le 23 juin 2004, alors qu’elle devait comparaître le lendemain pour une affaire de diffamation.
RSF a condamné avec la plus grande fermeté cette agression et demandé au président de la République, Vladimir Voronine, que tous les moyens soient mis en oeuvre pour identifier et sanctionner les responsables.
« Tout porte à croire que cette agression constitue une attaque contre la liberté de la presse. Nous vous demandons donc de veiller à ce que la piste professionnelle soit privilégiée », a ajouté l’organisation.
Anghel a été agressée devant son domicile, vers 9h00 (heure locale), par deux inconnus qui l’ont frappée à plusieurs reprises avec une barre de fer avant de s’enfuir avec son sac à main. La journaliste, transportée à l’hôpital dans un état grave, souffre d’une commotion cérébrale et d’un bras cassé.
Selon Constantin Tanase, rédacteur en chef de « Timpul », l’agression est directement liée aux enquêtes d’Anghel sur l’affaire d’une voiture de luxe offerte par le président de l’entreprise Daac-Hermes au ministre de l’Intérieur Gheorghe Papuc et sur le procès intenté par Daac-Hermes contre le journal.
Selon son rédacteur en chef, Anghel avait reçu de nombreuses menaces téléphoniques depuis la publication, en janvier, d’un article intitulé « Le luxe dans le pays de la pauvreté ». Elle y révélait l’existence d’un accord entre la chancellerie et Daac-Hermes portant sur des voitures de luxe Skoda.
L’entreprise avait porté plainte contre « Timpul » pour diffamation. L’agression a eu lieu la veille de l’examen par la Cour d’appel de cette affaire. La journaliste n’a pas pu se rendre à l’audience.
Selon Tanase, « plus personne ne peut se sentir en sécurité ; tout citoyen qui ne pense pas comme le Parti communiste peut être agressé ».
En novembre 2003, un journaliste de l’hebdomadaire « Timpul » avait déjà été agressé après la publication d’un article contenant des critiques à l’égard du président Voronine.