(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son horreur après le sauvage assassinat, le 11 janvier 2009, de Uma Singh, 26 ans, correspondante du quotidien « Janakpur Today » et de la Radio Today FM et militante du droit des femmes. La journaliste a été attaquée dans son appartement de Janakpur, à environ 240 km au sud-est de […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son horreur après le sauvage assassinat, le 11 janvier 2009, de Uma Singh, 26 ans, correspondante du quotidien « Janakpur Today » et de la Radio Today FM et militante du droit des femmes. La journaliste a été attaquée dans son appartement de Janakpur, à environ 240 km au sud-est de la capitale, et frappée à plusieurs reprises à l’aide d’objets tranchants.
« Nos premières pensées vont à la famille et aux proches de la jeune victime. Nous demandons aux autorités de réagir rapidement et de tout mettre en oeuvre pour assurer la protection des journalistes au Népal et d’arrêter au plus vite ce groupe d’assassins. Ce type de crime atroce ne peut rester impuni pour que la presse népalaise puisse travailler librement et sereinement », a déclaré Reporters sans frontières.
La Fédération des journalistes népalais a également condamné cette attaque et a décidé d’envoyer une équipe sur place pour enquêter sur ce meurtre. Dharmendra Jha, président de l’organisation et professeur d’Uma Singh, est très choqué par ce qui s’est passé. « Elle était mon élève et je l’ai encouragée à se diriger vers le journalisme engagé », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision CNN.
Au moment où Uma Singh rentrait du travail, vers 19 heures (heure locale), une quinzaine d’hommes ont fait irruption dans la chambre qu’elle louait et l’ont frappée à l’aide d’objets tranchants, en présence d’autres locataires. La journaliste a succombé à ses blessures vers 23 heures alors qu’elle était transportée vers la capitale.
La police n’a pour l’instant fourni aucun mobile pour le meurtre. Certains articles d’Uma Singh dérangeaient dans la région, notamment ceux dans lesquels elle critiquait le système de dot, une tradition très répandue au Népal. Celui-ci contraint la famille d’une femme à verser une importante somme d’argent, ainsi que des terres, à la famille d’un homme avant le mariage.
D’après Human Rights Watch, certains assaillants seraient liés au Parti communiste du Népal, le plus grand parti du gouvernement de coalition. Ce dernier est dirigé par Pushpa Kamal Dahal ou « Prachanda », qui a dirigé pendant une décennie une insurrection maoïste avant de devenir Premier ministre.
L’assassinat d’Uma Singh vient s’ajouter à une longue liste de journalistes arrêtés ou assassinés au Népal ces derniers mois. L’année dernière, trois journalistes avaient été tués et un kidnappé. Les journalistes népalais entendent manifester le 15 janvier pour demander au gouvernement d’assurer leur sécurité.