(RSF/IFEX) – Le 6 janvier 2003, Anne Boher, journaliste de nationalité française travaillant pour l’agence de presse britannique Reuters, a été interpellée par les forces de l’ordre à San Pedro (450 km à l’ouest d’Abidjan). La radio nationale a présenté la journaliste comme étant une « espionne du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) », le principal […]
(RSF/IFEX) – Le 6 janvier 2003, Anne Boher, journaliste de nationalité française travaillant pour l’agence de presse britannique Reuters, a été interpellée par les forces de l’ordre à San Pedro (450 km à l’ouest d’Abidjan). La radio nationale a présenté la journaliste comme étant une « espionne du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) », le principal groupe rebelle, qui contrôle la moitié nord du pays.
RSF exhorte le gouvernement à rappeler à l’ordre les directeurs des médias publics ivoiriens. « Qualifier une journaliste d’espionne à la radio met gravement sa sécurité en danger. Le rôle des médias publics est de chercher à apaiser et non à envenimer la situation », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a demandé un rendez-vous au président de la République, Laurent Gbagbo, pour s’entretenir de la situation de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire.
Enfin, RSF appelle les autorités ivoiriennes, et notamment le ministre de la Communication, Séry Bailly, à tout mettre en oeuvre afin que les journalistes puissent travailler en toute liberté et en toute sécurité dans les zones contrôlées par les forces gouvernementales.
Boher a été interpellé par les forces de l’ordre à San Pedro, dans la soirée du 6 janvier. Elle a aussitôt été conduite à Abidjan pour être interrogée. La radio publique a affirmé qu’elle était en possession de « documents compromettants ». La journaliste a été libérée le 7 janvier.
Depuis la tentative de coup d’État du 19 septembre 2002, la situation de la liberté de la presse s’est considérablement dégradée en Côte d’Ivoire. De nombreux journalistes locaux ou étrangers ont été pris à partie par les forces gouvernementales. Plusieurs d’entre eux ont été interpellés et un réalisateur français a passé six jours en détention (consulter des alertes de l’IFEX des 29, 24 et 22 octobre 2002).