Jila Bani Yaghoob a été écrouée, suite à une convocation, le 2 septembre 2012, à la prison d'Evin, pour purger une peine d’un an de prison ferme, prononcée le 22 octobre 2010.
(RSF/IFEX) – Le 6 septmebre 2012 – Reporters sans frontières exprime son indignation après l’arrestation de la journaliste et cyberdissidente Jila Bani Yaghoob. Condamnée injustement par les tribunaux révolutionnaires à un an de prison ferme, elle a été emprisonnée le 2 septembre 2012.
Jila Bani Yaghoob a été écrouée, suite à une convocation, le 2 septembre 2012, à la prison d’Evin, pour purger une peine d’un an de prison ferme, prononcée le 22 octobre 2010. Cette journaliste et militante des droits des femmes avait été arrêtée avec son mari Bahaman Ahamadi Amoee, également journaliste, le 20 juin 2009. Elle avait été libérée le 24 août 2009 contre le versement d’une caution dans l’attente de son jugement. Son mari, quant à lui, avait été condamné à cinq ans de prison pour ses articles critiques à l’égard du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad. Il avait été transféré, le 12 juin 2012, à la prison de Rajaishahr, l’une des prisons les plus dures d’Iran, en raison des nombreux cas de tortures, de viols et de meurtres qui y sont recensés.
La détention de ce couple n’est pas un cas isolé. La journaliste Mahssa Amrabadi, condamnée à deux ans de prison ferme et emprisonnée depuis le 9 mai 2012, est en prison tout comme son époux, le journaliste Masoud Bastani, condamné à six ans de prison et en détention depuis le 4 juillet 2009.
L’organisation s’inquiète également du sort de Issa Saharkhiz, directeur de plusieurs journaux indépendants, notamment du mensuel suspendu Aftab. Selon sa famille, il serait en grève de la faim depuis le 29 août dernier, pour protester contre son transfert de l’hôpital à la prison d’Evin. Arrêté le 4 juillet 2009, il avait été condamné à trois ans de prison ferme pour « publicité contre le régime » par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, et, en août 2011, à deux ans supplémentaires pour ses activités journalistiques avant son arrestation. Il avait été plusieurs fois victime de malaises en prison et hospitalisé à plusieurs reprises. Le journaliste a été placé en isolement dans la section 209 de la prison d’Evin, gérée par le ministère des Renseignements.
Reporters sans frontières rappelle que la République islamique d’Iran détient le triste record mondial des condamnations de femmes journalistes et blogueuses. Depuis le 12 juin 2009, plus de cinquante-sept d’entre-elles ont été arrêtées et condamnées par les tribunaux de la révolution à des peines allant de six mois à sept ans de prison ferme.