(RSF/IFEX) – Le 9 février 2007, Maria Nikolaeva a été menacée par deux hommes ayant déjoué la sécurité de l’hebdomadaire qui l’emploie, « Politika », de se voir aspergée d’acide si elle poursuivait son enquête sur un projet de construction immobilière. Le jour même, la journaliste avait copublié avec un journaliste de Burgas, Assen Yordanov, un article […]
(RSF/IFEX) – Le 9 février 2007, Maria Nikolaeva a été menacée par deux hommes ayant déjoué la sécurité de l’hebdomadaire qui l’emploie, « Politika », de se voir aspergée d’acide si elle poursuivait son enquête sur un projet de construction immobilière. Le jour même, la journaliste avait copublié avec un journaliste de Burgas, Assen Yordanov, un article intitulé « La croisade contre Strandja » consacré à un projet de construction immobilier dans le plus important site protégé de Bulgarie – le parc naturel de Strandja. Deux hommes se sont présentés devant son bureau et lui ont déclaré: « Tu sais bien qu’on n’écrit pas des choses pareilles. Et les journalistes curieuses tu sais ce qui leur arrive, on les asperge d’acide. »
« Reporters sans frontières est scandalisée par le recours à ce type de menaces, d’autant qu’il existe de terribles précédents dans le pays. La Bulgarie est confrontée à un problème fondamental de lutte contre la corruption et il est urgent que les autorités, y compris européennes, mobilisent tous les moyens disponibles pour endiguer ces pratiques criminelles. Nous demandons aux autorités policières bulgares de prendre au sérieux cette situation et d’agir conformément à leur mandat », a déclaré l’organisation de défense de la liberté de la presse.
Maria Nikolaeva a porté plainte auprès des services de police. Elle n’a pas renoncé à écrire la suite de son article qui est parue le 16 février. Pourtant, le numéro contenant l’article n’a pas pu être distribué à Burgas (centre administratif de la région de Strandja), tous les exemplaires ayant été achetés par un inconnu au distributeur. Contactée par Reporters sans frontières, Maria Nikolaeva a expliqué qu’elle était effrayée, mais qu’en tant que journaliste, elle se devait de publier la suite de son enquête. Interrogée sur la fréquence de ce type de menaces en Bulgarie, elle a expliqué que les professionnels de la presse y étaient malheureusement régulièrement confrontés.
Le 11 mai 1998, la reporter Anna Zarkova du quotidien « Troud » avait été aspergée d’acide sulfurique à un arrêt de bus. Elle avait reçu des menaces de mort à la suite de ses enquêtes sur la prostitution forcée et des trafics en tout genres (consulter des alertes de l’IFEX du 26 juillet 1999 et 11 mai 1998). Elle continue de travailler comme journaliste.