Reporters sans frontières observe avec une profonde inquiétude la multiplication des actes de violence à l’encontre des médias et des journalistes en République centrafricaine, depuis que le pays est en proie à un mouvement de rébellion qui menace le pouvoir central du président François Bozizé. Elisabeth Blanche Olofio a été tuée lors de l’attaque de sa station par les rebelles.
(RSF/IFEX) – 10 janvier 2013 – Reporters sans frontières observe avec une profonde inquiétude la multiplication des actes de violence à l’encontre des médias et des journalistes en République centrafricaine, depuis que le pays est en proie à un mouvement de rébellion qui menace le pouvoir central du président François Bozizé.
Depuis le mois de décembre 2012, les radios communautaires, sources d’information pour de nombreux Centrafricains, sont particulièrement touchées. L’organisation a appris que des équipements avaient été pillés ou emportés, comme ceux de Radio Be Oko à Bambari (Centre) et de Radio Kaga à Kaga Bandoro (Centre). Elisabeth Blanche Olofio, une journaliste de Radio Be Oko, a été tuée lors de l’attaque de sa station par les rebelles, tandis qu’on reste sans nouvelle de ses collègues.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, d’autres journalistes ont été brutalisés ou vivent sous la menace.
« A la fois victimes de l’agressivité des rebelles mais aussi d’actes de pillage commis par des populations locales profitant du désordre, plusieurs radios communautaires ne sont plus en état de fonctionner. Bien que politiquement neutres, nombreuses sont les stations qui ont été contraintes d’interrompre leurs émissions, soit parce qu’elles n’ont plus les moyens matériels de les poursuivre, soit par crainte pour la sécurité de leur personnel », a déclaré Reporters sans frontières.
« En période de troubles, réduire au silence les journalistes met en danger la population en la privant d’informations cruciales. Il est impératif pour la sortie de crise que ces exactions cessent », a ajouté l’organisation.
Outre le drame traversé par Radio Be Oko, la station Radio Magbadja à Alindao (Centre), récemment installée par les équipes de Radio France Internationale (RFI), a été entièrement pillée par la coalition rebelle Séléka. L’Association des radios communautaires de Centrafrique (ARC) signale que huit radios sont particulièrement en difficulté :
Radio Yata à Birao
Radio Barangbaké à Bria
Radio Linga FM à Bambari
Radio Be Oko à Bambari
Radio Kaga à Kaga Bandoro
Radio ICDI à Boali
Radio Magbadja à Alindao
Radio Mbari à Bangassou.
La République centrafricaine se situait en 2011-2012 à la 62e place, sur 179 pays, dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le faible taux d’alphabétisation fait de la radio l’un des principaux vecteurs d’information, même si la répartition géographique des stations est très inégale.