Le gouvernement birman a annoncé le retrait de 2 082 noms de la liste noire des personnes et organisations interdites de présence sur le territoire de la Birmanie.
(RSF/IFEX) – Le 4 septembre 2012 – Reporters sans frontières note l’annonce, par le gouvernement birman, le 28 août 2012, du retrait de 2 082 noms de la liste noire des personnes et organisations interdites de présence sur le territoire de la Birmanie. L’organisation, elle-même « blacklistée » au point qu’aucun de ses dirigeants et collaborateurs n’a pu se rendre sur place depuis 25 ans, est désormais autorisée à se déplacer en Birmanie.
« Nous saluons cette annonce, intervenue après la levée de la censure préalable pour certaines publications, et espérons pouvoir en vérifier la bonne foi très prochainement. La Birmanie doit encore relever de nombreux défis, comme améliorer les conditions de travail des journalistes et mettre en place un environnement économique favorable à la création de médias privés. Prioritairement, le gouvernement doit entamer des réformes en profondeur du cadre légal entourant la profession ainsi que de la législation sur les cybercrimes. Autant de processus que nous souhaitons vivement accompagner », a déclaré Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières.
« Nous avons été invités à plusieurs reprises par des organisations de médias, des journalistes et des blogueurs qui souhaitent s’entretenir avec nous et nous donner leur point de vue sur ce qui devrait être fait pour supprimer la censure et garantir une plus grande liberté d’expression dans le pays. La conférence internationale, organisée à Rangoun, le 24 et 25 septembre prochain, par la Democratic Voice of Burma (DVB) et le gouvernement, pourrait marquer une bonne entrée en matière pour la participation de l’organisation, sur place, aux discussions concernant les médias publics », a ajouté Christophe Deloire.
Le 28 août 2012, les autorités ont retiré 2 082 noms de la liste noire dressée par les services de l’immigration birmans sous l’ancien régime militaire. Cette liste comportait 6 165 noms de personnes fichées par les autorités birmanes parmi lesquels figuraient les fils de la parlementaire Aung San Suu Kyi mais aussi de nombreux noms d’hommes d’affaires, de journalistes, de militants étudiants et d’activistes.
La Birmanie occupe toujours la 169ème place sur 179 pays dans le classement de la liberté de la presse 2011/2012 établi par Reporters sans frontières.