(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande aux autorités fédérales nigérianes de lever les scellés posés, sans explication, le 11 avril 2007, sur les locaux de la radio privée Link FM et la chaîne de télévision GTV, interrompant arbitrairement la diffusion de ces médias. « Les périodes électorales devraient être celles où le gouvernement respecte le plus […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande aux autorités fédérales nigérianes de lever les scellés posés, sans explication, le 11 avril 2007, sur les locaux de la radio privée Link FM et la chaîne de télévision GTV, interrompant arbitrairement la diffusion de ces médias.
« Les périodes électorales devraient être celles où le gouvernement respecte le plus scrupuleusement l’Etat de droit. Au lieu de cela, les forces de sécurité sont envoyées, sans mandat, fermer des médias qui pourraient être dérangeants lors du scrutin. Le blocus de Link FM et GTV doit être levé et son personnel autorisé à retourner au travail, car rien ne le justifie », a déclaré l’organisation.
Le 11 avril vers 18h00 (heure locale), huit membres des forces de sécurité nigérianes ont fait irruption dans les locaux de la radio privée Link FM et de la chaîne de télévision GTV, dans le quartier Ketu, à Lagos. Ils ont ordonné aux employés de quitter les locaux et placé des scellés sur les portes, expliquant obéir à « un ordre venu d’en haut ». Le 12 avril dans la matinée, les locaux étaient toujours fermés et interdits d’accès au personnel.
Les deux médias privés avaient commencé à diffuser quelques semaines auparavant. Leur directeur, Stanley Okoye, a déclaré qu’il ne savait pas ce qui avait pu causer cette fermeture soudaine. Selon un journaliste de Lagos interrogé par Reporters sans frontières, le gouvernement fédéral entendrait empêcher l’opposition d’utiliser ces médias pour diffuser en direct les résultats des élections provinciales (censées renouveler les gouverneurs et les parlements provinciaux), prévues le 14 avril, en se fondant sur les informations envoyées depuis les bureaux de vote par leurs observateurs. L’opposition a dépêché des équipes dans tout le pays, de manière à veiller à ce que le parti au pouvoir ne truque pas le scrutin.