(RSF/IFEX) – Le cardinal Christian Tumi a appris, le 14 novembre 2003, que la radio Veritas, dont il est le fondateur, devait immédiatement cesser d’émettre. Le lendemain, la station mettait fin à ses programmes. RSF dénonce une attribution sélective des fréquences radio. « Comment se fait-il qu’à quelques semaines d’intervalles, les autorités octroient des fréquences à […]
(RSF/IFEX) – Le cardinal Christian Tumi a appris, le 14 novembre 2003, que la radio Veritas, dont il est le fondateur, devait immédiatement cesser d’émettre. Le lendemain, la station mettait fin à ses programmes.
RSF dénonce une attribution sélective des fréquences radio. « Comment se fait-il qu’à quelques semaines d’intervalles, les autorités octroient des fréquences à certains opérateurs et interdisent au cardinal Tumi d’émettre ? », interroge Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
« Veritas et Freedom FM, le projet de radio du groupe Le Messager, sont interdits d’antenne parce qu’ils dérangent. Le gouvernement a beau se retrancher derrière des arguments techniques ou juridiques, il est évident qu’il s’agit de mesures politiques. Et il est à craindre que la situation dégénère à l’approche de l’élection présidentielle de 2004 », a ajouté Ménard.
Veritas émettait depuis quelques semaines « en essai » à Douala (ouest du pays). L’ordre de fermeture a été donné par le ministère de la Communication. Le cardinal Tumi est connu pour ses prises de position très critiques envers les autorités et le président Paul Biya.
Par ailleurs, la radio Freedom FM, créée par Pius Njawé, le propriétaire du groupe de presse Le Messager, est toujours interdite par le gouvernement. Le matériel de la station a été mis sous scellés en mai par les forces de l’ordre, la veille de son inauguration. La bataille juridique engagée alors par Njawé pour demander la levée des scellés s’est retournée contre lui. Mi-octobre, le ministre de la Communication, Jacques Fame Ndongo, a porté plainte contre le journaliste pour avoir « créé et exploité une entreprise de communication audiovisuelle sans licence ». Le ministre a demandé la saisie du matériel de Freedom FM et la condamnation de Njawé à une amende.