(RSF/IFEX) – Dans un courrier adressé à Emmanuel Bealoum Touadé, président du Haut Conseil de la communication (HCC), RSF a protesté contre la suspension de la radio associative FM Liberté pendant trois semaines. « Les autorités rendent cette radio responsable d’une manifestation », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Or la station n’a fait que […]
(RSF/IFEX) – Dans un courrier adressé à Emmanuel Bealoum Touadé, président du Haut Conseil de la communication (HCC), RSF a protesté contre la suspension de la radio associative FM Liberté pendant trois semaines. « Les autorités rendent cette radio responsable d’une manifestation », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Or la station n’a fait que son travail et elle n’avait aucune raison de passer cette information sous silence ». RSF a demandé la levée immédiate des sanctions qui pèsent sur la radio.
D’après les informations recueillies par RSF, la radio privée tchadienne FM Liberté a été suspendue à compter du 11 février 2002 jusqu’au 4 mars par le HCC. Selon l’instance de régulation, la station a violé l’article 14 du cahier des charges des radios privées associatives et communautaires. Cet article interdit la diffusion d' »informations susceptibles de troubler l’ordre public ». FM Liberté avait fait état d’une manifestation au Cameroun des étudiants de l’Université de Ngaoundéré (nord de Yaoundé), pendant laquelle des ressortissants tchadiens avaient été interpellés par des militaires, et malmenés par des Camerounais. Cette information a provoqué la colère parmi les élèves du lycée Félix Eboué de N’Djamena, qui ont manifesté, le 4 février, contre les ressortissants camerounais au Tchad. Plusieurs personnes ont été blessées au cours de cette manifestation.
RSF a rappelé que FM Liberté avait déjà été menacée de fermeture par le HCC, le 8 mai 2001, pendant la campagne pour l’élection présidentielle. La radio avait contesté une décision de l’instance de régulation stipulant que « pendant toute la période de la campagne pour l’élection présidentielle de 2001, tout débat politique ou à caractère politique (était) interdit sur les ondes des radios privées, associatives ou communautaires ». Finalement, la direction de la station avait trouvé un accord avec le HCC : FM Liberté avait eu le droit de couvrir la campagne, sauf dans son émission « Le club de la presse ».