(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est scandalisée par le saccage de la radio publique Broadcasting Corporation of Oyo State (BCOS) et l’agression physique dont ont été victimes une dizaine de journalistes, le 23 mai 2007, de la part d’une centaine de partisans de Christopher Alao Akala, un homme politique d’Ibadan (Sud-Ouest). « La lutte pour le […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est scandalisée par le saccage de la radio publique Broadcasting Corporation of Oyo State (BCOS) et l’agression physique dont ont été victimes une dizaine de journalistes, le 23 mai 2007, de la part d’une centaine de partisans de Christopher Alao Akala, un homme politique d’Ibadan (Sud-Ouest).
« La lutte pour le pouvoir de deux barons du parti présidentiel a atteint un sommet du scandale. Les journalistes de la BCOS ont été les victimes des haines exacerbées au nom de l’ambition de deux hommes puissants. Cet acte d’une brutalité inégalée dans le pays doit appeler des sanctions claires et fermes », a déclaré l’organisation.
Le 23 mai 2007, à environ 17h00 (heure locale), une centaine de personnes, dont certains étaient armés de machettes, ont fait irruption dans les locaux d’Orita Basorun de la BCOS à Ibadan et les ont saccagés. De nombreux employés ont fui devant la brutalité des agresseurs, mais certains autres se sont retrouvés piégés dans les bureaux. Au moins une dizaine d’employés ont été blessés à coups de machette. La plupart ont été dépouillés de l’argent qu’ils portaient sur eux et de leur téléphone portable. Plusieurs véhicules garés dans le parking de la radio ont été vandalisés. La station a dû cesser d’émettre.
Après une heure passée dans les locaux de la BCOS, le groupe d’agresseurs s’est ensuite dirigé vers Mapo Hall, la mairie de la ville, où ils ont agressé le personnel et détruit les émetteurs de la radio. Les équipements d’une entreprise de télécommunications hébergés par la BCOS, Reltel Wireless Limited, ont été endommagés au cours du raid.
Selon des sources locales, cette descente est la conséquence de la diffusion, sur les ondes de la BCOS, de l’annonce de la décision de la commission électorale de l’Etat de maintenir les élections provinciales au 24 mai. La tenue de ce scrutin à cette date est contestée par l’ancien vice-gouverneur Christopher Alao Akala, candidat du People’s Democratic Party (PDP, au pouvoir). Une coalition de onze partis, alliés au parti présidentiel, avait contesté la décision du gouverneur sortant, Rasheed Ladoja, d’organiser le scrutin avant le terme officiel de son mandat, le 29 mai. Christopher Alao Akala et Rasheed Ladoja sont engagés depuis plusieurs années dans une lutte fratricide pour le contrôle du gouvernorat.