Sous prétexte de "mesurer la température de l'audience", le président de la Conférence mondiale des télécommunications internationales (CMTI) a conclu que sa résolution sur la gouvernance d'Internet avait été "adoptée", alors qu'elle n'avait pas été votée.
(RSF/IFEX) – 13 décembre 2012 – Lors d’une série de sessions à la Conférence mondiale des télécommunications internationales (CMTI), le 12 décembre 2012, qui s’est terminée tard dans la nuit, le président de la conférence, Mohammed Nasser Al Ghanim a présenté aux délégations la « Résolution visant à encourager un environnement favorable au développement accru d’Internet », qui renforce le rôle de l’UIT dans la gouvernance d’Internet, revenant sur sa position ultérieure sur le sujet, qui était de ne pas se mêler de gouvernance. Dans la confusion, sous prétexte de « mesurer la température de l’audience », le président a conclu que la résolution a été « adoptée » alors qu’elle n’avait pas été votée.
L’UIT a pour principe de décider en consensus. S’il est impossible, alors un vote est proposé. La manière dont le texte a été présenté est une première selon l’ONG Center for Democracy and Technology (CDT). Elle a pris de court les Etats potentiellement opposés à cette résolution et qui n’ont pu se prononcer avant la clôture hâtive de la session.
Reporters sans frontières réitère son appel à plus de transparence et demande, à l’instar de CDT, que la question soit à nouveau abordée sous la forme d’un vote officiel. La résolution, qui indique que l’UIT entend maintenir son modèle de prise de décision, exclut de fait la participation de la société civile et d’acteurs non-gouvernementaux dont l’expertise est pourtant cruciale.
Une retranscription de la session est disponible ici.