(RSF/IFEX) – Le 1er mars 2006, des inconnus ont tenté de tuer un correspondant du quotidien Prothom Alo, en mettant le feu à sa chambre à Savarnear (Centre). Deux jours plus tard, des membres du mouvement de jeunesse du parti au pouvoir ont tabassé onze journalistes lors d’une conférence de presse de l’opposition à Sharishabari […]
(RSF/IFEX) – Le 1er mars 2006, des inconnus ont tenté de tuer un correspondant du quotidien Prothom Alo, en mettant le feu à sa chambre à Savarnear (Centre). Deux jours plus tard, des membres du mouvement de jeunesse du parti au pouvoir ont tabassé onze journalistes lors d’une conférence de presse de l’opposition à Sharishabari (Nord-Ouest).
« Les succès décisifs des forces de sécurité dans la lutte contre le terrorisme islamiste, avec les récentes arrestations de Siddiqul Islam et Shaikh Abdur Rahman, sont d’excellentes nouvelles pour le Bangladesh, et notamment pour les journalistes. Au moins 60 d’entre eux avaient été menacés de mort en 2005 par les groupes islamistes radicaux. Pour autant, il ne faut pas oublier les violences qui touchent quotidiennement la presse, particulièrement dans les districts. Nous demandons aux autorités, et spécialement au ministère de l’Intérieur, de lutter avec la même détermination contre les militants politiques qui harcèlent les journalistes, » a affirmé RSF.
Dans la nuit du 1er mars 2006, un groupe d’inconnus a mis le feu à la chambre de Nur Siddique, étudiant et correspondant du quotidien « Prothom Alo » au sein de l’université de Jahangirnagar (Savarnear, près de Dacca). Pour l’empêcher de sortir, ils ont fermé sa porte à clef. Réveillé par la fumée, il a été sauvé par ses voisins. Il n’a pas été blessé.
« Ils m’ont attaqué car ils sont mécontents de mon travail », a-t-il déclaré à RSF. Le président de l’Association des journalistes de l’université de Jahangirnagar (JUJA) a confirmé cette hypothèse : « Je ne pense pas que cette attaque soit motivée par des conflits personnels. » Le journaliste et ses collègues soupçonnent certains partisans du BNP (au pouvoir) au sein de l’université d’être les auteurs de l’incendie. En février dernier, la plupart des articles de Nur Siddique concernaient la branche étudiante du BNP. En 2005, deux autres correspondants au sein de l’université ont été agressés par des proches de ce parti. Nur Siddique a déposé une plainte auprès du vice- chancelier de l’université, laquelle a été transmise à la police.
Deux jours plus tard, lors d’une attaque contre le club de la presse de Sharishabari, des membres du Jubodal, la branche de la jeunesse du BNP, ont attaqué des militants du parti d’opposition Ligue Awami et des journalistes. Au moins 25 personnes, dont 11 reporters, ont été blessées avec des objets tranchants. Par ailleurs, les militants ont vandalisé du mobilier et quatre motos.
Suite aux protestations des journalistes, Muhammad Anowarul Kabir Talukder, ministre et député BNP de la circonscription, a condamné ces violences. Mais selon certains témoins, le frère cadet du député, Faridul Kabir Talukder Shamim, a participé à cette attaque.