(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre l’arrestation des journalistes Reza Tehrani et Fazlollah Salavati lors d’une nouvelle rafle dans les milieux réformateurs. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Shahroudi « d’ordonner la libération des journalistes ainsi que celle des dix-huit autres actuellement […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre l’arrestation des journalistes Reza Tehrani et Fazlollah Salavati lors d’une nouvelle rafle dans les milieux réformateurs. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Shahroudi « d’ordonner la libération des journalistes ainsi que celle des dix-huit autres actuellement incarcérés ». « Il est inadmissible, à deux mois de l’élection présidentielle, que la justice, dominée par les conservateurs, multiplie les emprisonnements de journalistes réformateurs », a-t-il ajouté. Par ailleurs, l’organisation est vivement préoccupée par le sort du journaliste et théologien Hassan Youssefi Echkevari, arrêté en août 2000, aujourd’hui passible de la peine de mort. Pour RSF, l’ayatollah Ali Khamenei est l’un des vingt-deux prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. L’Iran est, aujourd’hui, la plus grande prison du monde pour journalistes.
Selon les informations recueillies par RSF, le 7 avril 2001, quarante-deux personnes ont été arrêtées puis placées en détention provisoire. Parmi eux, Reza Tehrani, rédacteur en chef de la revue « Kian » (suspendu), et Fazlollah Salavati, rédacteur en chef de l’hebdomadaire d’Ispahan, « Navid-é-Esfahan » (suspendu), ont été accusés de « collaborer avec des groupes contre-révolutionnaires ». Les personnes arrêtées étaient toutes proches du Mouvement de Libération d’Iran (MLI), parti islamiste progressiste, interdit en mars.
Déjà, le 11 mars, des policiers avaient effectué une rafle au domicile de Mohammad Bastehnaghar – journaliste d' »Asr-é-Azadegan » (quotidien suspendu) et une des figures de l’opposition progressiste – où étaient réunis une trentaine de personnes. Parmi elles, Ahmad Zeid-Abadi, Hossin Rafaï et Saide Madani, d' »Iran-é-Farda » (bimensuel suspendu), Taghi Rahmani et Fatemeh Govaraï, d' »Omid-é-Zangan » (hebdomadaire suspendu), Ali-Reza Redjaï d’Asr-é-Azadegan, Morteza Khazemian et Reza Raïs-Toussi de « Fath » (quotidien suspendu), et Bastehnaghar ont été arrêtés. Alors que Zeid-Abadi et Govaraï ont été relâchés le lendemain, les sept autres sont toujours maintenus en détention. Le président des Tribunaux révolutionnaires de Téhéran a déclaré, le 12 mars, que les personnes arrêtées « cherchaient à fomenter un complot contre le régime islamique ». Les familles des journalistes arrêtés ne connaissent toujours pas leur lieu de détention.
Echkevari, collaborateur des quotidiens aujourd’hui suspendus comme « Adineh » ou « Neshat », et théologien, est emprisonné depuis le 5 août 2000. Il était poursuivi, comme de nombreux autres journalistes et intellectuels, pour avoir participé à une conférence organisée à Berlin, en avril 2000, sur le thème « L’Iran après les élections ». Dans ce cadre, il avait été accusé de « menacer la sécurité nationale ». Le verdict de son procès, tenu à huis clos du 7 au 15 octobre, n’a toujours pas été rendu public. Egalement accusé d’être un « mohareb » (combattant contre Dieu), Echkevari est passible de la peine de mort.