(MFWA/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la MFWA daté du 17 janvier 2007: Violations accrues de la liberté de la presse en 2006 La Media Foundation for West Africa (MFWA) est alarmée par les violations croissantes des droits des journalistes et des médias en Afrique de l’Ouest. Dans la seule année 2006, la […]
(MFWA/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la MFWA daté du 17 janvier 2007:
Violations accrues de la liberté de la presse en 2006
La Media Foundation for West Africa (MFWA) est alarmée par les violations croissantes des droits des journalistes et des médias en Afrique de l’Ouest.
Dans la seule année 2006, la MFWA a relevé 168 cas de violations dans quinze des seize pays de la région par rapport à 148 attaques enregistrées en 2005.
Le Nigeria est en tête avec 32 cas d’abus des droits de la liberté de la presse, ce qui représente 19%. Vient ensuite la Gambie, le pays ayant la moindre population et superficie, avec vingt-sept cas d’abus (16%). Du 67% qui en reste, le Liberia avait 20 cas, soit 12%. Le Ghana est en quatrième position sur la liste avec 18 cas (11%).
La Côte d’Ivoire et le Niger ont chacun enregistré 15 cas, soit 8%. La Guinée Conakry suit avec 11 cas (7%). La Sierra Leone, le Sénégal et le Bénin continuent la liste avec 8 (5%), 7 (4%) et 6 (3%) respectivement.
Le dernier groupe de pays, qui se situent entre 2 et 0,5% étaient le Togo, 3 (2%), le Mali 2 (1%), la Guinée Bissau 2 (1%), le Burkina Faso 1 (0,5%) et la Mauritanie 1 (0,5%).
Au Nigeria, à la fin de l’année, un rédacteur fut assassiné.
Le Cap Vert est le seul pays à ne pas enregistrer un seul cas.
La MFWA constate que cette compilation peut ne pas prendre en compte les plusieurs autres actes possibles de violations qui n’auraient pas été notées, constatées ou signalées. Il est fort probable que quelques uns des endroits qui présentent de faibles cas n’auraient pas été bien surveillés. Même dans le cas de ceux pour lesquels plus de cas semblent avoir été signalés, ce n’est pas tous les cas qui auraient été pris en compte, surtout quand ils sont intervenus hors des capitales et des grandes villes.
En outre, nous avons constaté que les faibles cas ne signifient pas forcément des violations moins graves.
Le nombre élevé de cas ne représente pas forcément non plus les violations les plus cruelles, excepté par exemple la Gambie, qui a présenté la pire, et d’une manière générale, la plus violente répression.
L’apparence de cas nombreux relevés au Liberia n’est pas forcément signe de situation odieuse. Ils ne représentent pas la politique ou l’aval de l’Etat. Ils ont été pour la plupart des actes d’agents de sécurité dévoyés.
Dans certains pays également, des violations sont perpétrées par des acteurs étatiques et relèvent des politiques générales ou spécifiques de répression du gouvernement tel qu’il est le cas en Gambie. Dans quelques uns comme le Ghana, les violations ont été perpétrées par des membres individuels de la sécurité (la police) et/ou des acteurs non étatiques, en violation de l’ordre juridique et constitutionnel. Dans d’autres encore, les violations ont été sanctionnées par des lois qui sont contraires aux normes internationales reconnues de liberté de la presse et de liberté d’expression.
Le rapport note seulement les atteintes contre la liberté de la presse, et ne prend pas en compte de nombreux autres actes d’attaques contre la libre parole, ou les violations contre d’autres domaines de liberté d’expression dans la région telle que la liberté de l’enseignement, etc.
La MFWA déplore la dégradation de la liberté de la presse, bien que la Constitution de chaque pays prétende assurer la protection de la liberté de la presse.
La MFWA lance un appel aux organisations de défense des droits de l’homme, aux partis politiques et aux dirigeants politiques ainsi qu’à la société civile épris de la démocratie pour qu’ils s’associent à la MFWA et à des organisations qui militent pour la libre expression afin de renforcer les actions de protestations contre de telles violations.
Fait à Accra le 17 janvier 2007 par MFWA.