Le conflit entre les forces de sécurité et la guérilla maoïste n'épargne pas les journalistes qui travaillent sous la menace des deux parties, déclare RSF.
(RSF/IFEX) – Le 23 juillet 2010 – Reporters sans frontières déplore une série de violences et d’actes de censure commis à l’encontre de professionnels de l’information dans plusieurs États du pays. Journalistes bastonnés et restrictions au Cachemire, directeur de publication arrêté au Tamil Nadu, attaques de chaînes de télévision à New Delhi et dans le Maharashtra, refus de visa pour un journaliste japonais, et mort d’un journaliste de l’Uttar Pradesh après un attentat. De même, le conflit entre les forces de sécurité et la guérilla maoïste n’épargne pas les journalistes qui, dans les États concernés, notamment au Chattisgarh, travaillent sous la menace des deux parties.
Tous ces incidents mettent en péril la sécurité et la liberté des journalistes indiens.
« Les multiples conflits politiques et sociaux en Inde ne peuvent pas à eux seuls justifier le niveau de violence et d’intolérance à l’encontre des médias du pays. D’autant plus que les gouvernements régionaux et les autorités de New Delhi portent une responsabilité dans bon nombre de ces violations de la liberté de la presse. Nous appelons le Premier ministre Manmohan Singh à rappeler publiquement que le respect de la liberté de la presse doit s’appliquer avec la même intensité aux quatre coins de l’Union indienne », a affirmé l’organisation.
Un directeur de publication arrêté au Tamil Nadu
Reporters sans frontières demande la libération de A. S. Mani, rédacteur en chef du magazine en tamoul Naveena Netrikkan, détenu depuis le 19 juillet à Chennai (Tamil Nadu). Selon l’un de ses collègues interrogé par Reporters sans frontières, il a été interpellé par des policiers sur ordre de l’officier S. R. Jangid, suite à la publication d’un article dénonçant une affaire de corruption au sein de la police.
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Un journaliste étranger blacklisté
Dans une autre affaire, les autorités de New Delhi viennent de refuser un visa à Shogo Takahashi, correspondant de la chaîne publique NHK en Inde depuis 2008. Il a été contraint de quitter le pays. La presse indienne a rapporté que le gouvernement lui reprochait des reportages trop souvent négatifs et sa couverture trop fréquente de la pauvreté. Shogo Takahashi avait notamment réalisé une série de documentaires intitulée « Indo no Shogeki » (L’impact de l’Inde).
Plusieurs dizaines de journalistes étrangers sont actuellement interdits de visa par les autorités indiennes.
Incidents en cascade au Cachemire
Au Cachemire, les professionnels de l’information ont dû faire face à des restrictions considérables entre le 7 et le 9 juillet 2010 à cause du couvre-feu imposé par la police et l’armée. Les journalistes ont été empêchés de se déplacer à Srinagar, la capitale d’été de l’État, car le gouvernement local a annulé les dérogations au couvre-feu. Pour protester contre ces restrictions, les médias locaux ne sont pas parus le 10 juillet.
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