(RSF/IFEX) – À l’occasion de la visite de Bachar el-Assad en France, RSF a adressé une lettre à Jacques Chirac, Lionel Jospin et Raymond Forni afin qu’ils abordent, avec le président syrien, la situation de la liberté de la presse en Syrie. RSF leur a notamment fait part de son inquiétude concernant la santé de […]
(RSF/IFEX) – À l’occasion de la visite de Bachar el-Assad en France, RSF a adressé une lettre à Jacques Chirac, Lionel Jospin et Raymond Forni afin qu’ils abordent, avec le président syrien, la situation de la liberté de la presse en Syrie. RSF leur a notamment fait part de son inquiétude concernant la santé de Nizar Nayyouf, récemment sorti de prison et sur le sort d »Adel Isma’il, le dernier journaliste aujourd’hui incarcéré à Damas. Pour l’organisation, Bachar el-Assad est l’un des trente prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.
Depuis son arrivée au pouvoir, en juillet 2000, le président syrien a autorisé la parution de quatre journaux privés, mais ces publications ne présentent guère de différence avec la presse gouvernementale, réputée pour sa langue de bois. De nombreux journalistes syriens vivent aujourd’hui en exil. Le dernier numéro du journal satirique « Addomari », a été censuré. Les grands quotidiens libanais, à l’image d' »El Hayat », qui abordent les sujets considérés sensibles par le pouvoir, comme la situation des droits de l’homme, sont régulièrement censurés. Le quotidien libanais « An Nahar » est interdit depuis plus de dix ans.
Nizar Nayyouf a disparu, le 20 juin, pour ne réapparaître que le lendemain, dans la nuit. Il a expliqué à RSF que des hommes des services de renseignement syriens l’avaient kidnappé pour lui proposer d’acheter son silence sur la situation des droits de l’homme en Syrie. Le journaliste avait été relâché en mai 2001 après avoir purgé neuf ans de prison. Les autorités syriennes avaient alors précisé qu’il lui était interdit de quitter le territoire. Ce journaliste réclame, depuis sa libération, un passeport pour se faire hospitaliser à l’étranger. Durant neuf ans, en effet, il n’a jamais pu bénéficier de traitements médicaux adéquats. Il pense être atteint d’un lymphome (tumeur cancéreuse des glandes) et souffre des nombreuses séquelles des tortures qu’il a subies pendant sa détention. Handicapé des membres inférieurs à cause de fractures des vertèbres provoquées par la torture dite de la « chaise allemande », il est aujourd’hui contraint de se déplacer à l’aide de béquilles.
Il reste aujourd’hui un journaliste emprisonné en Syrie. ‘Adel Isma’il, collaborateur du quotidien libanais « Al Raïa », a été arrêté en 1996. Accusé d’être un militant du Parti Baas démocratique, interdit par le régime, il a été condamné à dix ans de prison. Il est incarcéré à la prison de Seydnaya, à Damas.