(RSF/IFEX) – Le 15 octobre 2001, des militants de RSF se sont présentés devant le siège du Parti socialiste (PS), rue de Solférino à Paris, alors que le président du Burkina Faso Blaise Compaoré arrivait pour rencontrer François Hollande. RSF souhaitait attirer l’attention du Premier secrétaire du Parti socialiste et des officiels français devant recevoir […]
(RSF/IFEX) – Le 15 octobre 2001, des militants de RSF se sont présentés devant le siège du Parti socialiste (PS), rue de Solférino à Paris, alors que le président du Burkina Faso Blaise Compaoré arrivait pour rencontrer François Hollande. RSF souhaitait attirer l’attention du Premier secrétaire du Parti socialiste et des officiels français devant recevoir Compaoré, sur la responsabilité du président burkinabè dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. RSF demande à Hollande de dénoncer les violences dont les militants de RSF ont été victimes devant le siège du parti socialiste.
Alors que Compaoré descendait de voiture, les membres de RSF ont lancé des tracts « Norbert Zongo, journaliste assassiné ; non à l’impunité au Burkina Faso » au passage du président burkinabé. Deux militants ont alors été brutalement immobilisés par des policiers en civil. Jetés à terre, ils ont été roués de coups et aspergés de gaz lacrymogène au visage. Les autres membres de l’organisation ont été interpellés par les forces de l’ordre.
Le 12 octobre, RSF a déposé une plainte avec constitution de partie civile à l’encontre du président du Burkina Faso, Compaoré, actuellement en visite officielle en France. RSF souhaite que la justice française examine sa responsabilité dans des actes de torture commis par des membres de la garde présidentielle, dont il est le supérieur hiérarchique. La législation française ayant intégré la convention contre la torture de 1984 dans son droit interne, le juge français a compétence pour juger les responsables d’actes de torture même si ces exactions n’ont pas été commises sur son territoire.
Le 13 décembre 1998, Norbert Zongo, directeur de « L’Indépendant », et trois de ses compagnons ont été assassinés à Sapouy (100 km au sud de Ouagadougou). Le journaliste avait longuement enquêté sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, conseiller à la présidence et frère du chef de l’État. Soupçonné de vol, Ouédraogo avait été arrêté, en décembre 1997, par des hommes de la garde rapprochée de Blaise Compaoré. Il est mort un mois plus tard des suites des tortures qui lui ont été infligées dans les bâtiments qui abritent la garde présidentielle.