(RSF/IFEX) – Arnaud Zajtman, correspondant de la BBC Afrique en République démocratique du Congo, s’est vu refuser, le 16 juillet 2002, l’autorisation de réaliser un reportage, dans l’est du pays, zone contrôlée par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD, mouvement rebelle). Dans une lettre adressée au président du RCD, Adolphe Onusumba, RSF a demandé […]
(RSF/IFEX) – Arnaud Zajtman, correspondant de la BBC Afrique en République démocratique du Congo, s’est vu refuser, le 16 juillet 2002, l’autorisation de réaliser un reportage, dans l’est du pays, zone contrôlée par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD, mouvement rebelle). Dans une lettre adressée au président du RCD, Adolphe Onusumba, RSF a demandé l’annulation de l’interdiction qu’a reçue Zajtman de se rendre dans cette zone. « Cette mesure est une véritable entrave à la liberté de la presse et au travail d’un journaliste. Elle s’apparente à une rétorsion de la part des autorités locales envers ce journaliste dont elles n’apprécient pas les reportages », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
D’après les informations recueillies par RSF, Zajtman devait se rendre pour la BBC dans la zone est du pays, dénommée Kivu, où des combats opposent les troupes du commandant Patrick Masunzu aux troupes du RCD. Après avoir obtenu un accord verbal préalable du secrétaire général et du chargé de la communication du groupe rebelle, le journaliste a reçu un courrier électronique du chef du département de l’Information lui notifiant l’interdiction de se rendre en territoires sous contrôle du RCD en ces termes : « Vos écarts désobligeants de langage vis-à-vis de notre Président, le mépris et l’irrespect ayant caractérisé vos propos à l’égard de notre leadership m’astreignent à vous retirer mon accord. » Selon le journaliste, cette interdiction serait liée à la diffusion de son reportage, le 26 mai, sur les massacres de Kisangani qui faisait état de deux cents tués et qui incriminait le RCD. À la veille de sa diffusion sur BBC Afrique, le journaliste avait reçu des menaces du président du RCD lui signifiant que si le reportage était diffusé, il veillerait à ce qu’il ne puisse plus venir travailler dans les territoires congolais qu’il contrôle.
RSF a par ailleurs rappelé que le RCD continue à harceler les rares médias tentant de faire preuve d’un minimum d’indépendance. Le 7 mars, des agents des services de renseignement du Rassemblement congolais pour la démocratie – Mouvement de libération (RCD – ML) ont arrêté Wema Kennedy, directeur de Radio Muungano, pour avoir annoncé à l’antenne que le président du mouvement était encore à Kampala au moment de l’ouverture des travaux intercongolais à Sun City en Afrique du Sud (consulter des alertes de l’IFEX des 18 et 14 mars 2002).