Tony Ezimakor, journaliste de la presse Daily Independent a été mis en liberté après sept jours de détention arbitraire pour son article dans lequel il prétendait que le gouvernement Nigérian a payé des rançons à Boko Haram pour la libération de quelques lycéennes détenues en otage par le groupe militaire.
Cet article a été initialement publié sur mfwa.org le 8 mars 2018.
Tony Ezimakor, journaliste de la presse Daily Independent au Nigeria a été mis en liberté après sept jours de détention arbitraire pour son article dans lequel il prétendait que le gouvernement Nigérian a payé des rançons à Boko Haram pour la libération de quelques lycéennes détenues en otage par le groupe militaire.
Ezimakor a été détenu à partir du 28 février 2018 lorsque lui et son collègue Jide Oyekunle ont répondu à la convocation du département des Service d’Etats (DSS) de l’agence secrète de police. Oyekunle a été libéré le même jour. Cependant, la DSS a gardé en détention Ezimakor jusqu’à sa libération le 7 mars 2018.
Le rédacteur en chef de Daily Independent, Don Okere a dit auparavant à la presse en ligne Premium Times que la DSS avait demandé à Ezimakor de leur révéler les sources de ses informations ou de retirer l’article. Le journal a refusé de s’y plier.
«Nous leur avons demandé de porter l’affaire devant le tribunal parce que nous ne retirerons pas l’article», a dit Okere.
En mai 2017, Boko Haram avait libéré 82 filles des 270 qui ont été enlevées dans leur école à Chibok, dans l’état de Borno par le groupe militaire. Suite à la libération des filles, les Nigérians ont loué cela comme étant une réalisation importante du gouvernement dans la gestion de la crise du kidnapping.
Cependant, l’enthousiasme aurait été refroidi par l’article d’Ezimakor, dans lequel le journaliste détaille comment le Gouvernement Nigérian présidé par le Président Muhammadu Buhari aurait versé des millions de dollars de rançons à Boko Haram.
La MFWA condamne la détention arbitraire d’Ezimakor et félicite le journaliste et son organe de média pour avoir résister aux tentatives d’intimidation visant à les amener à révéler les sources de leurs informations. Le gouvernement Nigérian a le droit de réponse aux allégations faites par le journaliste. Par conséquent, le refus d’exercer ce droit au détriment du recours à la détention du journaliste équivaut à une violation flagrante de la liberté de la presse.