Les membres de l’IFEX dénoncent la peine de trois ans et demi de prison imposée à l’éminent militant chinois Hu Jia, ce qui constitue à leur avis un moyen pour les autorités de retirer de la circulation un militant de renom avant les Olympiques de Pékin. Militant des droits de la personne, de l’environnement et […]
Les membres de l’IFEX dénoncent la peine de trois ans et demi de prison imposée à l’éminent militant chinois Hu Jia, ce qui constitue à leur avis un moyen pour les autorités de retirer de la circulation un militant de renom avant les Olympiques de Pékin.
Militant des droits de la personne, de l’environnement et de la lutte contre le SIDA, Hu, qui est basé à Pékin, a été arrêté le 27 décembre 2007 et inculpé d’incitation à la subversion du gouvernement chinois. Son seul crime a été de parler « honnêtement de l’étranglement de la dissidence avant les Jeux Olympiques », avait déclaré Human Rights Watch à ce moment-là. Hu a été condamné le 3 avril à trois ans et demi de prison et à un an de privation de ses droits politiques.
Hu avait formulé des commentaires auprès de médias étrangers et avait publié sur Boxun, un site web chinois basé aux États-Unis, des articles critiques à l’égard du dossier de la Chine en matière de droits de la personne, dit la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Hu a vécu en résidence surveillée pendant 214 jours l’an dernier, gardant le contact avec d’autres militants et les reporters étrangers grâce au téléphone et à l’Internet, et dénonçant, dans ses blogues et vidéos, la répression des défenseurs des droits de la personne par la Chine.
« La peine de prison imposée à Hu Jia, fondée sur des chefs d’accusation opaques, met encore une fois en lumière le fait que les autorités chinoises ont l’intention d’étouffer et de faire taire la dissidence, peu importe les engagements qu’elles ont pris d’agir autrement avant les Jeux de Olympiques qui auront lieu en août à Pékin », dit la FIJ.
La femme de Hu, Zeng Jinyan, elle-même militante sans complaisance des droits de la personne, ainsi que leur fille en bas âge demeurent en résidence surveillée à Pékin.
Le Centre américain du PEN International et le PEN Canada se sont adressés directement au président Hu Jintao pour qu’il intervienne dans l’affaire de Hu afin d’obtenir sa libération ainsi que celle de 37 autres collègues emprisonnés pour avoir « insisté sur leur liberté d’écrire ».
La sentence imposée à Hu arrive après une peine de cinq ans de prison décernée le mois dernier au militant des droits de la personne Yang Chunlin, dirigeant de la campagne intitulée « Nous voulons les droits de la personne, pas les Jeux Olympiques », accusé d’avoir incité à la subversion de l’autorité d’État.
Selon Human Rights Watch, le nombre des condamnations relatives à la sécurité d’État s’est accru de presque 20 pour 100 entre 2006 et 2007. « Accuser les gens ‘d’incitation à la subversion’ est devenu l’arme de choix pour faire taire la dissidence avant les Jeux », dit le groupe.
Le 6 janvier, plus de 100 juristes, écrivains et militants des droits de la personne ont fait parvenir au Congrès chinois une lettre ouverte dans laquelle ils demandent que la loi sur la subversion soit modifiée, rapporte la FIJ.
Par ailleurs, Reporters sans frontières (RSF) presse les gouvernements européens de suspendre le dialogue avec la Chine, et invite les chefs d’État à boycotter la cérémonie d’ouverture des Jeux, le 8 août à Pékin.
Consulter les sites suivants :
– Human Rights Watch : http://tinyurl.com/4qk6lj
– FIJ : http://ifex.org/en/content/view/full/92229/
– PEN Canada et Centre américain du PEN International : http://www.pencanada.ca/media/Hu_Jia_conviction_release.pdf
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=26436
(8 avril 2008)