Depuis quatre ans que les autorités érythréennes ont entrepris de réprimer massivement les médias indépendants (septembre 2001), le plus jeune pays d’Afrique est devenu le premier geôlier du continent pour les journalistes et le seul pays sub-saharien sans aucun média privé, rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes […]
Depuis quatre ans que les autorités érythréennes ont entrepris de réprimer massivement les médias indépendants (septembre 2001), le plus jeune pays d’Afrique est devenu le premier geôlier du continent pour les journalistes et le seul pays sub-saharien sans aucun média privé, rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Quinze journalistes sont toujours incarcérés dans des endroits tenus secrets, dit le CPJ. Ils sont virtuellement disparus depuis la répression lancée le 18 septembre contre les journaux privés. Des officiels érythréens ont bloqué les tentatives du CPJ pour obtenir des renseignements sur l’état de santé, les allées et venues ou le statut judiciaire des détenus. Selon certains rapports, les journalistes pourraient avoir été torturés.
Tandis que les autorités affirment que les journalistes sont détenus parce qu’ils sont accusés de s’être soustraits à la conscription, d’avoir menacé la sécurité nationale ou d’avoir omis de se conformer aux exigences en matière d’obtention de permis, les recherches du CPJ indiquent que la répression a été motivée par des craintes politiques à la veille d’élections qui par la suite ont été annulées. La répression est survenue un an après la fin du conflit frontalier de 1998-2000 contre l’Éthiopie, au moment où certains politiciens demandaient une réforme démocratique et où les éditorialistes des journaux privés faisaient la promotion de la démocratie et des droits de la personne.
RSF affirme que les journalistes et les médias privés sont visés parce qu’ils ont rapporté en mai 2001 que quinze hauts dignitaires du parti au pouvoir avaient demandé qu’on procède à une réforme démocratique.
Le CPJ et RSF exigent que le gouvernement érythréen rende des comptes sur les journalistes portés disparus. Le 18 septembre, le ministre érythréen de l’Information Ali Abdu a déclaré à l’Agence France Presse que « cela nous regarde, [c’est] une question qui relève de notre souveraineté. Il nous appartient de décider où, quoi, quand, pourquoi et comment nous faisons les choses. »
La liste des journalistes emprisonnés en Érythrée est accessible à : http://www.cpj.org/news/2005/Eritrea16sept05na.html#prison
Consulter :
– Rapport de RSF sur l’Érythrée : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13318&Valider=OK
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Eritrea16sept05na.html
– Rapport du CPJ sur l’Érythrée : http://www.cpj.org/attacks04/africa04/eritrea.html
– Rapport spécial sur Fesshaye Yohannes : http://www.cpj.org/Briefings/2003/Joshua/joshua.html
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Africa/eritrea.htm
– IRIN News : http://tinyurl.com/c4lb6
– Amnistie Internationale : http://web.amnesty.org/library/eng-eri/index