Le 16 décembre 2007 est le troisième anniversaire du brutal assassinat du journaliste gambien Deyda Hydara. Tandis que les membres de sa famille et ses collègues soulignaient l’occasion en marchant de son domicile à sa tombe, 21 groupes membres de l’IFEX, dans une action conjointe menée par la Fondation pour les médias en Afrique de […]
Le 16 décembre 2007 est le troisième anniversaire du brutal assassinat du journaliste gambien Deyda Hydara. Tandis que les membres de sa famille et ses collègues soulignaient l’occasion en marchant de son domicile à sa tombe, 21 groupes membres de l’IFEX, dans une action conjointe menée par la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (Media Foundation for West Africa, MFWA), exigent que les autorités gambiennes « appliquent la justice » et mettent sur pied une enquête indépendante pour faire la lumière sur son assassinat.
Hydara, rédacteur au seul journal indépendant qui reste en Gambie, « The Point », a été abattu de trois projectiles à la tête tirés par des inconnus le 16 décembre 2004, tandis qu’il rentrait chez lui après le travail à Bakau, première ville de Gambie. Hydara se servait du journal « The Point » pour contester de nouvelles lois répressives sur la liberté de la presse, en vigueur dans le pays.
Dans ce climat de détérioration de la liberté de la presse, où la torture et la détention servent souvent à faire taire les journalistes, « seule une commission indépendante et internationale est en mesure de mener l’enquête sans ingérence gouvernementale », dit la lettre conjointe. « Seule une commission de ce genre est à même de mener une enquête crédible en raison des menaces, des arrestations arbitraires et de la détention des journalistes, des politiciens d’opposition et des citoyens ordinaires qui expriment quelque opinion qui contredise, même de loin, ce que soutient le gouvernement du président Yahya Jammeh ».
Le président Jammeh « n’a rien appris » du meurtre de Hydara, dit la Fédération internationale des journalistes (FIJ). « La mobilisation internationale pour traduire en justice le tueur de Deyda n’empêche malheureusement pas les attaques contre la liberté de la presse. »
La FIJ attire l’attention sur trois journalistes qui ont fui le pays cette année parce qu’ils craignaient pour leur sûreté, sur deux journalistes qui risquent des procès « longs et absurdes » pour avoir écrit des articles critiquant le gouvernement, et sur la détention continue de « Chief » Ebrimah Manneh, journaliste au « Daily Observer », arrêté à Banjul en juillet 2006 et détenu au secret depuis. Dans leur lettre, les membres de l’IFEX demandent également la libération de Manneh et la réouverture d’au moins quatre entreprises de médias qui ont été contraintes à la fermeture.
Lire l’action conjointe à : http://ifex.org/en/content/view/full/88886/
Consulter également les sites suivants :
– Alertes de l’IFEX sur la Gambie : http://tinyurl.com/38q3ty
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=5609&Language=EN
(18 décembre 2007)