Indice que la capacité des médias russes à couvrir le terrorisme pourrait sâaffaiblir encore davantage, les directeurs de plusieurs des grands radiodiffuseurs du pays ont ratifié un accord volontaire par lequel ils sâengagent à restreindre la couverture du terrorisme, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Ratifié le 8 avril, lâaccord dispose que […]
Indice que la capacité des médias russes à couvrir le terrorisme pourrait sâaffaiblir encore davantage, les directeurs de plusieurs des grands radiodiffuseurs du pays ont ratifié un accord volontaire par lequel ils sâengagent à restreindre la couverture du terrorisme, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Ratifié le 8 avril, lâaccord dispose que les directeurs sâengagent à obtenir lâapprobation officielle avant dâinterviewer en ondes des individus soupçonnés de terrorisme, à être conscients du « ton » de leur couverture, et à empêcher les journalistes dâagir comme médiateurs indépendants en situation de crise, dit le CPJ.
Parmi les signataires, on compte les directeurs des réseaux de télévision « Chaîne Un » et « Rossiya », le syndicat des journalistes « Mediasoyuz » et la station de radio indépendante « Ekho Moskvy ». Ils appartiennent au Comité Industriel, un groupe de pression composé de cadres supérieurs de médias privés et dâÃtat, qui ont eu ces derniers mois des entretiens avec des responsables du gouvernement.
Lâaccord volontaire intervient dans le sillage de la crise dâoctobre 2002, au cours de laquelle des rebelles tchétchènes se sont emparés dâun théâtre de Moscou et ont tenu des dizaines de personnes en otages, indique le CPJ. Plusieurs médias, dont Ekho Moskvy, la station de télévision NTV et le journal « Rossiiskaya Gazeta », avaient subi des remontrances du gouvernement pour avoir diffusé des entrevues avec des rebelles et des parents des otages pendant la crise. [Voir le « Communiqué » 11-42 de l%26#8217;IFEX] »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?system_id=5186″>« Communiqué » 11-42 de lâIFEX]
Lâengagement des directeurs de lâinformation dâinterdire aux journalistes dâagir comme médiateurs indépendants dans des situations de crise renvoie, semble-t-il, au rôle joué par Anna Politkovskaya, journaliste au journal indépendant « Novaya Gazeta », dans la tentative de négociation entre les rebelles tchétchènes et lâarmée russe, fait remarquer le CPJ.
En octobre dernier, le parlement russe a déposé des modifications législatives qui auraient imposé des restrictions encore plus strictes à la capacité des médias de couvrir les nouvelles sur le terrorisme.
Les modifications auraient donné au gouvernement des pouvoirs plus étendus pour interdire aux médias de publier ou de radiodiffuser des informations qui « justifient les activités extrémistes, justifient la résistance aux opérations contre-terroristes, [qui] nuisent aux opérations contre-terroristes et révèlent des tactiques anti-terroristes », dit le CPJ. En novembre, le Président Vladimir Poutine à opposé son veto à ces propositions de modifications.
Consulter les sites suivants :
– Comité pour la protection des journalistes : www.cpj.org« >http://www.cpj.org/news/2003/Russia11apr03na.html »>www.cpj.org
– Dossier de Human Rights Watch sur la crise des otages dâoctobre :
www.hrw.org« >http://www.hrw.org/backgrounder/eca/russia032003.htm »>www.hrw.org
– Anna Politkovskaya remporte le prix 2003 de lâOSCE pour le Journalisme et la Démocratie : www.osce.org