Entre autres retombées de la crise des otages de la semaine dernière à Moscou, où 117 personnes ont perdu la vie, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) attirent lâattention sur les restrictions croissantes imposées aux médias russes, notamment sur une nouvelle loi qui empêche les médias de couvrir […]
Entre autres retombées de la crise des otages de la semaine dernière à Moscou, où 117 personnes ont perdu la vie, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) attirent lâattention sur les restrictions croissantes imposées aux médias russes, notamment sur une nouvelle loi qui empêche les médias de couvrir les opérations antiterroristes et de publier les déclarations des groupes terroristes.
Le CPJ fait remarquer que durant la crise des otages, les autorités ont exercé des pressions sur au moins trois entreprises de presse pour quâelles retirent le contenu relatif aux événements. Une station de radio, «Ãcho de Moscou», a été avertie par le ministère des Médias de ne pas radiodiffuser les déclarations des rebelles tchétchènes après avoir transmis en ondes le 24 octobre une entrevue avec lâun des preneurs dâotages.
Le ministère a ensuite ordonné la fermeture du site web de lâ«Ãcho de Moscou», mais a retiré son ordre après que la station eut retiré de son site le texte de lâentrevue, indiquent CPJ et RSF.
Le ministère des Médias a ensuite fermé une station de télévision, «Moskovia», pendant une journée, lâaccusant de promouvoir le terrorisme, et a réprimandé le journal «Rossiyskaya Gazeta», après que celui-ci eut publié une photographie du cadavre dâune femme tuée le 23 octobre par les preneurs dâotages.
Ces mesures surviennent peu après que le parlement russe, la Douma, eut adopté une nouvelle loi qui donne au gouvernement davantage de pouvoirs limiter la couverture médiatique des activités terroristes et des opérations antiterroristes.
La «Loi pour combattre la propagande sur le terrorisme dans les médias» interdit aux médias de publier ou de radiodiffuser des informations qui justifient les activités extrémistes, qui justifient la résistance aux opérations antiterroristes, qui nuisent aux opérations antiterroristes et qui révèlent des tactiques antiterroristes, dit le CPJ.
Bien que le projet de loi requière, avant dâentrer en vigueur, lâapprobation de la chambre haute du parlement et la ratification du président Vladimir Poutine, les mesures du gouvernement pendant la crise des otages se fondaient sur ce projet de loi, dit le CPJ.
La loi devrait restreindre encore davantage la couverture des nouvelles du conflit en Tchétchénie, que le gouvernement russe qualifie dâ«opération contre-terroriste», rapporte le «Guardian». Les autorités russes imposent déjà de graves restrictions aux journalistes qui couvrent la situation en Tchétchénie.
Les plus courageux, qui osent rapporter les violations des droits de la personne commises par lâarmée russe, comme la journaliste Anna Politkovskaya, de la «Novaya Gazeta», sont arrêtés et reçoivent des menaces de mort.
Consulter les sites suivants :
– Rapport du CPJ sur la Russie : www.cpj.org« >http://www.cpj.org/news/2002/Russia25oct02na.html »>www.cpj.org
– Entrevue du CPJ avec Anna Politkovskaya : www.cpj.org/news/2001/Russia13nov01na.html« >http://www.cpj.org/news/2001/Russia13nov01na.html »>www.cpj.org/news/2001/Russia13nov01na.html
– Human Rights Watch : www.hrw.org« >http://www.hrw.org/campaigns/russia/chechnya/ »>www.hrw.org
– Rapport de 2002 de RSF sur la Russie : www.rsf.org« >http://www.rsf.org/article.php3?id_article=1593 »>www.rsf.org
– Journal « The Guardian » : www.guardian.co.uk