Trois journaux et un journaliste se sont attiré les foudres du gouvernement soudanais après avoir critiqué son retrait récent des pourparlers de paix engagés au Kenya avec les forces rebelles, rapportent Reporters sans frontières (RSF) et Human Rights Watch (HRW). Le 3 septembre, le Conseil National de Presse (CNP), contrôlé par lâÃtat, a saisi les […]
Trois journaux et un journaliste se sont attiré les foudres du gouvernement soudanais après avoir critiqué son retrait récent des pourparlers de paix engagés au Kenya avec les forces rebelles, rapportent Reporters sans frontières (RSF) et Human Rights Watch (HRW). Le 3 septembre, le Conseil National de Presse (CNP), contrôlé par lâÃtat, a saisi les numéros du 4 septembre des journaux privés « Al-Horriya » et « Khartoum Monitor ». « Al-Horriya » devait faire paraître un éditorial affirmant que la suspension des pourparlers était une décision erronée, tandis que le « Khartoum Monitor » publiait un discours du dirigeant dâopposition Sadek El-Mahdi, qui critiquait le retrait du gouvernement des négociations, rapporte RSF. Un autre article du journal rapportait les demandes formulées par une ville frontalière du sud Soudan, Abyei, dont les habitants veulent appartenir au sud plutôt quâau nord. Des responsables de la sécurité ont convoqué le personnel cadre de la rédaction des deux journaux pour quâil réponde à des questions sur le contenu de leurs publications respectives rapportent RSF et HRW.
Le 5 septembre, le CNP a également confisqué lâédition du même jour du quotidien « Al Sahafa », qui critiquait lui aussi le retrait du gouvernement des négociations de paix. RSF et HRW rapportent en outre que Osman Mergani, journaliste au quotidien « Al Rai Al Aam », a été arrêté le 3 septembre par des agents de sécurité et emmené au quartier général des forces de sécurité. Après quelques minutes dâinterrogatoire, il a été transféré à la prison de Dabak, au nord de Khartoum. Mergani a été remis en liberté le 5 septembre. Dans une émission du 1er septembre à la chaîne de télévision arabe Al Jazirah, il avait lui aussi critiqué le retrait du gouvernement des pourparlers de paix. De plus, ajoute RSF, le journal avait le 3 septembre publié un article critique à lâégard du vice-président Ali Osman Mohamed Taha. Le gouvernement soudanais a annoncé le 1er septembre quâil se retirait des négociations de paix, que parrainait la communauté internationale, avec lâArmée populaire de libération du Soudan (APLS) à Machakos, au Kenya.