Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent quâun an après le début de la répression de lâÃtat érythréen contre les médias privés, le nombre des journalistes détenus sâest accru, sans que lâon sache ce quâils sont devenus. Le CPJ a confirmé récemment que le gouvernement détient quatre autres […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent quâun an après le début de la répression de lâÃtat érythréen contre les médias privés, le nombre des journalistes détenus sâest accru, sans que lâon sache ce quâils sont devenus. Le CPJ a confirmé récemment que le gouvernement détient quatre autres journalistes érythréen, ce qui porte à 18 le total des journalistes incarcérés. Le CPJ, RSF et dâautres organisations de défense de la liberté avaient déjà confirmé la détention de 14 journalistes, dont un grand nombre avaient été arrêtés après que le président Isaias Afewerki eut interdit les médias privés le 18 septembre 2001. Dâaprès le CPJ, les 18 journalistes sont tous détenus au secret sans accusations ni procès.
Lors dâune rencontre avec une délégation du CPJ en visite à Asmara en juillet, des officiels du gouvernement ont refusé de dire où se trouvaient les journalistes. Un porte-parole présidentiel sâest également refusé à tout commentaire sur leur état de santé, se contentant de dire quâils nâétaient pas maltraités. à cette même rencontre, le porte-parole a défendu lâemprisonnement prolongé des journalistes en alléguant des motifs de sécurité nationale, rapporte le CPJ. Il a aussi accusé la presse privée dâacheter des licences de publication avec des fonds de gouvernements étrangers hostiles à lâÃrythrée. Il a également répété une déclaration officielle selon laquelle le parlement avait mis sur pied une commission spéciale pour rédiger une nouvelle politique en matière de médias et pour réviser lâactuelle loi érythréenne sur la presse, afin de limiter le financement étranger de la presse.
Le CPJ rapporte lâidentité des quatre journalistes dont la détention a été confirmée. Ce sont : Zemenfes Hailé, fondateur et administrateur de lâhebdomadaire privé « Tsigenay », Ghebrehiwet Keleta, rédacteur de nouvelles à « Tsigenay », le reporter Selamyinghes Beyéné, de lâhebdomadaire « Meqaleh », et Binyam Hailé, du journal pro gouvernemental « Haddas Eritrea ». Les quatorze autres journalistes emprisonnés sont : Yosef Mohamed Ali, rédacteur en chef de « Tsigenay », Seyoum Tsehaye, rédacteur et photographe pigiste et ancien rédacteur en chef de la télévision dâÃtat érythréenne (ETV); Temesgen Gebreyesus, reporter à « Keste Debena », Mattewos Habteab, rédacteur en chef de « Meqaleh »; Dawit Habtemichael, rédacteur en chef adjoint de « Meqaleh »; Medhanie Hailé, rédacteur en chef adjoint de « Keste Debena »; Fessahaye Yohannes, aussi connu sous le pseudonyme Joshua, rédacteur en chef de « Setit »; Said Abdulkadir, rédacteur en chef de « Admas »; Amanuel Asrat, rédacteur en chef « Zemen »; Dawit Isaac, collaborateur à « Setit »; Hamid Mohammed Said, de ETV; Saleh Aljezeeri, de la radio dâÃtat érythréenne; Saadia (nom complet inconnu), journaliste rattachée au service en langue arabe de ETV; et Simret Seyoum, rédacteur et directeur général de « Setit ». Depuis le début de la répression, un grand nombre de journalistes érythréens ont fui le pays pour se réfugier en Europe, en Amérique du Nord et ailleurs en Afrique.
Le 18 septembre 2001, les journaux privés dâÃrythrée ont annoncé quâils publiaient leur dernier numéro jusquâà nouvel ordre, après avoir reçu du gouvernement lâordre de cesser leurs activités. Le président Afeworki a ordonné cette mesure dans le cadre dâune vague de répression contre la dissidence. Le directeur de la télévision publique avait alors expliqué à lâantenne que « les médias privés ont eu le temps de corriger leurs erreurs » et quâils « mettaient en péril lâunité du pays ». LâÃrythrée est aujourdâhui le seul pays du continent, et lâun des derniers dans le monde, sans presse privée. Seuls les médias dâÃtat, étroitement contrôlés par le régime, ont droit de parole.
Pour plus de renseignements sur la situation de la presse en Ãrythrée, aller à http://www.cpj.org ou %26#224; http://www.rsf.org.