Le gouvernement érythréen essuie de vives critiques de la part des groupes de défense de la liberté dâexpression au sujet du traitement quâil réserve à la presse indépendante, à la suite dâinformations selon lesquelles dix journalistes incarcérés ont entamé une grève de la faim le 31 mars pour protester contre le fait quâils sont détenus […]
Le gouvernement érythréen essuie de vives critiques de la part des groupes de défense de la liberté dâexpression au sujet du traitement quâil réserve à la presse indépendante, à la suite dâinformations selon lesquelles dix journalistes incarcérés ont entamé une grève de la faim le 31 mars pour protester contre le fait quâils sont détenus depuis six mois et demi.
Dans une lettre sortie clandestinement du Poste de police no 1 dans la capitale, Asmara, les dix journalistes disent refuser toute nourriture tant quâils ne seront pas remis en liberté ou tant que des accusations ne seront pas portées et quâun procès équitable nâaura pas eu lieu, selon ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
LâInstitut international de la presse (IIP) et le CPJ indiquent que les journalistes sont emprisonnés sans accusations depuis le 18 septembre 2001, soit depuis que le gouvernement de Isaias Afeworki a ordonné la répression des dissidents politiques. La vague de répression a commencé après que plusieurs hauts responsables eurent écrit une lettre ouverte critiquant leur propre gouvernement pour son manque de transparence et de démocratie, dit lâIIP.
Onze hauts responsables ont été incarcérés et les huit journaux indépendants du pays ont tous été fermés [voir le âCommuniquéâ 10 38 de lâIFEX]. Depuis quâils sont détenus, les journalistes nâont été interrogés quâune seule fois, dit lâIIP. On leur a demandé sâils connaissaient lâun ou lâautre des responsables détenus.
LâÃrythrée est le pays dâAfrique qui emprisonne le plus de journalistes, dit le CPJ. à lâheure actuelle, quatorze journalistes sont incarcérés, tandis que six autres ont réussi à fuir à lâétranger. Reporters sans frontières (RSF) rapporte quâun autre journaliste, Simret Seyum, est détenu au secret depuis le 6 janvier, alors que le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) recense 25 journalistes qui sont soit détenus, soit disparus.
Entre-temps, dans un rapport présenté cette semaine devant la Commission des droits de lâhomme des Nations Unies, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté dâopinion et dâexpression, Abid Hussain, déclare que le gouvernement érythréen nâa pas encore répondu à sa demande de se rendre dans le pays pour examiner la situation.
Pour plus de renseignements, voir à www.freemedia.at, www.cpj.org, www.rsf.org et www.oneworld.org/internatpen/.