Dans une atmosphère âtendueâ qui a conduit au départ précipité de plus dâune dizaine de journalistes à la suite de menaces répétées, Reporters sans frontières (RSF) presse le Congrès des Ãtats Unis et lâUnion européenne dâimposer des sanctions à 24 hauts responsables haïtiens, dont le président Jean Bertrand Aristide. Lâorganisation demande de refuser à ces […]
Dans une atmosphère âtendueâ qui a conduit au départ précipité de plus dâune dizaine de journalistes à la suite de menaces répétées, Reporters sans frontières (RSF) presse le Congrès des Ãtats Unis et lâUnion européenne dâimposer des sanctions à 24 hauts responsables haïtiens, dont le président Jean Bertrand Aristide. Lâorganisation demande de refuser à ces hauts responsables tout visa leur permettant de circuler entre les Ãtats Unis et lâUnion européenne, et de geler leurs comptes bancaires à lâétranger. Lâappel, dit RSF, fait suite aux mesures du gouvernement pour entraver âles enquêtes destinées à faire la lumière sur les assassinats de deux journalistes, Jean Dominique et Brignol Lindorâ.
Critique fréquent de la famille Lavalas, le parti du président Aristide, Jean Dominique a été assassiné le 3 avril dernier, tandis que Lindor a été brutalement massacré à coups de machette le 3 décembre. Des membres dâune organisation populaire ayant des liens étroits avec la famille Lavalas, Domi Nan Bwa, ont revendiqué lâassassinat de Lindor, mais personne nâa été inquiété, dit RSF. Dans le cas de Dominique, les deux juges chargés successivement de lâenquête ont eux aussi reçu des menaces.
Pour RSF, âlâimpunité qui règneâ dans ces deux affaires est symptomatique des atteintes systématiques à la liberté de la presse en Haïti. Depuis octobre 2001, quarante journalistes ont été agressés ou menacés, tandis que plus dâune dizaine dâautres ont été contraints à lâexil. LâAssociation des journalistes dâHaïti (AJH) rapporte que douze journalistes, qui ont couvert la tentative de coup dâÃtat contre Aristide en décembre 2001, ont fui vers la France et les Ãtats Unis au début janvier. Dâaprès lâAJH, ils étaient visés par des membres de certaines des organisations populaires proches de la famille Lavalas, qui les accusaient dâappuyer lâopposition. [Voir les âCommuniquésâ 10-48, 10-01 et 9-47 de lâIFEX.] Pour plus de renseignements, voir %26#224; www.rsf.fr.