Un projecteur a été braqué brièvement sur les coins sombres de la Birmanie et du Tadjikistan il y a deux semaines quand les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) ont décerné leurs Prix 2001 de la Liberté de la presse. Lors dâune cérémonie qui sâest déroulée à lâhôtel Westin Harbour Castle de Toronto, lâassemblée […]
Un projecteur a été braqué brièvement sur les coins sombres de la Birmanie et du Tadjikistan il y a deux semaines quand les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) ont décerné leurs Prix 2001 de la Liberté de la presse. Lors dâune cérémonie qui sâest déroulée à lâhôtel Westin Harbour Castle de Toronto, lâassemblée de plus de 600 invités a écouté les témoignages de Myo Myint Nyein de Birmanie, actuellement en prison, et de Dodojon Atovulloev, du Tadjikistan, exilé en Allemagne. Ils ont tous deux reçu le prix pour avoir fait preuve de âdétermination dans la défense de la liberté dâexpressionâ, et âsurmonté dâénormes risques pour faire sortir la nouvelleâ. [Voir le âCommuniquéâ 10-43 de lâIFEX.] »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?category=0X&volume=10&issue_no=43%26amp;lng=francais#3733″>âCommuniquéâ 10-43 de lâIFEX.]
Rédacteur au magazine satirique dâinformations âWhatâs Happening to Us?â [Quâest ce qui nous arrive], Myo Myint Nyein est incarcéré en Birmanie depuis 1990 et nâa donc pu participer à la cérémonie. Selon le jury chargé de lâattribution des prix du CJFE, il est détenu dans des âconditions épouvantablesâ, il souffre de gastrite et de migraines, et est continuellement en proie à dâhorribles cauchemars. Sa fille, Dari, et son ancien collègue, Zin Linn, ont accepté le prix en son nom. Dans son allocution, brève mais émouvante, Dari a déclaré : âMon père sera très fier de recevoir ce prix. Je parle au nom de tous les prisonniers dâopinion de tout le pays.â
Directeur du seul journal indépendant du Tadjikistan, âCharogi Ruzâ [âLumière du jourâ], Dodojon Atovulloev a reçu lui-même son prix et lâa dédié aux 62 journalistes morts dans son pays depuis 1992. âCe prix ne mâappartient pas à moi tout seul. Il appartient à tous ceux qui se battent pour la liberté.â Atovulloev et sa famille vivent en exil en Allemagne depuis mai dernier; ils se sont enfuis de Moscou après avoir reçu des menaces de mort. Le âCharogi Ruzâ (www.charogiruz.ru) publie régulièrement des articles sur des cas de corruption au Tadjikistan.
La conférencière dâhonneur, la Gouverneure générale du Canada, Madame Adrienne Clarkson, a rendu hommage aux lauréats pour leur courage et leur intégrité. âCe quâils font est sensé et justeâ, a-t-elle déclaré. Madame Clarkson, ancienne journaliste de la Société Radio-Canada, a pressé ses anciens collègues présents dans la salle de âcontinuer à prendre fermement position lorsque des journalistes sont harcelés ou torturésâ. Elle a ajouté que lâhistoire nous apprenait que âle censeur et lâinquisiteur perdent toujours. Faire taire quelquâun, cela ne veut pas dire que la personne nâest plus entendue.â Pour plus de renseignements sur les lauréats, voir à www.cjfe.org.
Dans un autre ordre dâidées, le projet de loi antiterroriste du gouvernement fédéral du Canada est âextrêmement défectueuxâ, dit le CJFE dans un rapport publié la semaine dernière, et nécessite une révision en profondeur afin de protéger le droit des Canadiens à la liberté de parole et à la pratique du journalisme. Lâorganisation invite le gouvernement canadien à ne pas adopter le projet de loi dans sa forme actuelle, et affirme que âplusieurs articles du projet de loi contiennent des atteintes graves aux principes de la libre expressionâ.
Selon le CJFE, le projet de loi à lâétude confère au gouvernement et aux agents chargés dâappliquer la loi des pouvoirs extraordinaires qui pourraient être utilisés à des fins nâayant rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Ces pouvoirs extraordinaires comprennent la surveillance du courrier électronique des citoyens et lâobligation faite aux journalistes de témoigner devant des agents de la loi si leurs activités professionnelles les mettent en contact avec des personnes soupçonnées ou convaincues de terrorisme.
Dâautres dispositions du projet de loi, poursuit le CJFE, font un délit criminel, passible de lâemprisonnement à vie, de communiquer à des terroristes certains types de renseignements. Une telle situation pourrait rendre les journalistes passibles de poursuites pour distribution de renseignements dont le gouvernement pourrait invoquer la confidentialité pour des raisons de sécurité. Pour voir le rapport du CJFE, voir à www.cjfe.org.