Le rôle quâont joué les médias rwandais dans la propagation de la haine pendant le génocide de 1994 âne doit pas être utilisé comme alibi pour réduire au silence les voix de lâoppositionâ, conclut Reporters sans frontières (RSF) dans un rapport publié la semaine dernière. RSF revient dâune mission au Rwanda où il a examiné […]
Le rôle quâont joué les médias rwandais dans la propagation de la haine pendant le génocide de 1994 âne doit pas être utilisé comme alibi pour réduire au silence les voix de lâoppositionâ, conclut Reporters sans frontières (RSF) dans un rapport publié la semaine dernière. RSF revient dâune mission au Rwanda où il a examiné la situation de la liberté de la presse.
Le rapport se penche en particulier sur les implications dâune nouvelle loi sur la presse que le parlement rwandais a approuvée le 28 septembre. La loi, que la Cour suprême doit examiner avant que le chef de lâÃtat ne la ratifie, contient un article controversé, lâarticle 89, qui prévoit la peine de mort contre quiconque est trouvé coupable dâutiliser les médias pour convaincre les autres de commettre des actes de génocide. Selon RSF, âcâest la porte ouverte à des condamnations arbitraires de journalistes critiques ou dâopposantsâ. RSF fait remarquer que de nombreux journalistes ont contesté le fait quâune telle mesure soit incluse dans la loi sur la presse et non dans le Code pénal ou dans la loi sur le génocide. [Voir le âCommuniquéâ 10-28 de lâIFEX.] »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?category=4%20Nouvelles%20de%20l%27ext%E9rieur%20de%20la%20communaut%E9%20de%20l%27IFEX&volume=10&issue_no=28%26amp;lng=francais#3384″>10-28 de lâIFEX.]
RSF fait également observer que le gouvernement invoque fréquemment lâexemple de la Radio-télévision libre des Mille Collines (RTLM) â connue pour avoir incité ouvertement les Hutus à exterminer les Tutsis pendant le génocide de 1994 â pour interdire la création de stations privées de radio et de télévision. RSF estime cependant que RTLM était lâinstrument du régime de lâépoque et quâelle ne joue plus ce rôle.
RSF sâoppose aussi aux dispositions de la loi qui prévoient des peines de prison pour certains délits de presse. Les journalistes reconnus coupables dââatteinte à lâintimité de la vie privée dâautruiâ, par exemple, sont passibles dâune peine dâemprisonnement pouvant aller dâun mois à un an.
Pour ce qui est de la situation générale de la liberté de la presse dans le pays, RSF affirme que les journalistes continuent de subir des menaces et que lâautocensure est largement répandue, même chez les correspondants internationaux. Le Rwanda ne possède pas un seul quotidien, et moins dâune dizaine dâhebdomadaires et de mensuels privés. La radio, de très loin le média le plus suivi par la population rwandaise, est au service exclusif du pouvoir en place, note RSF.
Dans son rapport sur la situation mondiale en 2000 [â2000 World Reportâ][www.hrw.org, Human Rights Watch (HRW) mentionne que trois journalistes ont fui le pays lâan dernier, ceux ci ayant affirmé que leur vie était en danger %26#224; cause de leurs reportages. »>http://www.hrw.org »>www.hrw.org, Human Rights Watch (HRW) mentionne que trois journalistes ont fui le pays lâan dernier, ceux ci ayant affirmé que leur vie était en danger à cause de leurs reportages.
Entre-temps, dans son étude intitulée â2000 World Press Freedom Reviewâ (Revue de la liberté de la presse dans le monde en 2000), lâInstitut international de la presse (IIP) [www.freemedia.at/wpfr/world.html] fait remarquer que les procès récents de quatre journalistes qui auraient exhorté les Hutus à assassiner des Tutsis ont âsoulevé des questions concernant le devoir des médias et le pouvoir quâils ont dâencourager et de semer la haineâ. Pour plus de renseignements, voir %26#224; www.rsf.fr.