Tandis que le Conseil de sécurité des Nations Unies exprimait son inquiétude à propos de la situation politique en Guinée-Bissau, le gouvernement ordonnait à deux journaux indépendants de mettre fin à leurs opérations, rapportent lâUnion des journalistes dâAfrique de lâOuest (UJAO) et Reporters sans frontières (RSF). Dans une déclaration rendue publique le 29 octobre, lâUJAO […]
Tandis que le Conseil de sécurité des Nations Unies exprimait son inquiétude à propos de la situation politique en Guinée-Bissau, le gouvernement ordonnait à deux journaux indépendants de mettre fin à leurs opérations, rapportent lâUnion des journalistes dâAfrique de lâOuest (UJAO) et Reporters sans frontières (RSF). Dans une déclaration rendue publique le 29 octobre, lâUJAO a condamné la décision de fermer le âDiario de Bissauâ et la âGazeta de Noticiasâ, et a pressé le gouvernement de âsâefforcer de désamorcer lâatmosphère destructive qui règne dans le paysâ. LâUJAO a ajouté que le gouvernement pourrait aussi fermer deux stations de radio indépendantes, âRadio Pindjiguitiâ et âBombolomâ.
Dâaprès RSF, le procureur public Caetano NâTchama a ordonné la fermeture des journaux âDiario de Bissauâ et âGazeta de Noticiasâ parce que ces publications étaient accusées de âvioler des secrets officielsâ et de âtroubler la paix et la stabilité du paysâ. RSF constate pour sa part que NâTchama sâétait rendu personnellement dans les bureaux de âRadio Pindjiguitiâ le 8 septembre et avait menacé de faire arrêter les employés sâils ne remettaient pas lâenregistrement dâune émission récente. Selon RSF, lâémission en question soulevait des questions quant à la nomination récente, par le président de la Guinée Bissau, de NâTchama au poste de procureur public.
Le Conseil de sécurité presse le gouvernement de respecter la constitution du pays et son système judiciaire, à la suite des commentaires du président Kumba Yalla qui affirmait la semaine dernière, selon la BBC, avoir prévu de remplacer 60 pour 100 des fonctionnaires du pays par des membres de son propre parti. Auparavant, Yalla avait congédié trois juges de la Cour suprême, quâil accusait dâêtre âfaux, corrompus et médiocresâ. Yalla a également ordonné à la police de faire feu sur tout politicien qui tenterait dâutiliser lâarmée contre lui ou de pénétrer dans les casernes militaires.
LâEnquête de Freedom House sur la situation de la liberté de la presse en 2001 classe les médias de Guinée-Bissau comme âpartiellement libresâ. Lâan dernier, le rédacteur en chef de la station de radio nationale RDN a été démis après que la station eut fait état des difficultés auxquelles les journalistes sont confrontés dans le pays. Et bien que le liberté de la presse soit garantie par la Constitution, âles journalistes pratiquent lâautocensureâ. Pour plus de renseignements, voir à www.freedomhouse.org/ratings/index.htm, www.ujao.org et www.rsf.fr.