Human Rights Watch (HRW), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâAssociation mondiale des journaux (AMJ) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le gouvernement érythréen intensifie depuis quelques jours une importante campagne de répression contre ses adversaires. Les autorités ont suspendu jusquâà nouvel ordre tous les journaux privés et indépendants du pays. Le […]
Human Rights Watch (HRW), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâAssociation mondiale des journaux (AMJ) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le gouvernement érythréen intensifie depuis quelques jours une importante campagne de répression contre ses adversaires. Les autorités ont suspendu jusquâà nouvel ordre tous les journaux privés et indépendants du pays. Le CPJ indique que les journaux touchés par la mesure comprennent âMekalehâ, âSetitâ, âTiganayâ, âZemenâ, âWintanaâ et âAdmasâ.
Le chef du réseau de télévision érythréen, Ali Abdou, a déclaré à la BBC que les journaux avaient été suspendus dans lâintérêt de lâunité nationale après quâon leur eut âdonné lâoccasion de corriger leurs erreursâ. Selon la BBC, les âerreursâ ont consisté, selon toute apparence, à publier des lettres de lecteurs à concernant la répression qui sâabat sur la dissidence politique.
Les 18 et 19 septembre, on a arrêté onze réformateurs politiques. Les onze détenus, dit HRW, appartiennent au âG-15â, groupe de quinze membres fondateurs du front de libération qui a mené le pays à lâindépendance en 1991, après trente ans dâune guerre civile dévastatrice contre lâÃthiopie. En mai dernier, le G-15 a signé une lettre publique critiquant le président Afewerki, qui gouvernerait de manière âillégale et inconstitutionnelleâ, et lâinvitant à mettre en Åuvre des réformes démocratiques. Le CPJ voit dans la campagne de répression une tentative du gouvernement pour supprimer la couverture indépendante de la répression en cours contre ses adversaires.
HRW estime que la presse privée constitue un forum important qui permet dâélargir le débat sur les réformes nécessaires en Ãrythrée. âLe gouvernement, dit HRW, devrait libérer immédiatement les dissidents politiques détenus depuis peu, permettre le retour en classe des étudiants universitaires et lever lâinterdit quâil a lui-même proclamé contre les journaux privés. […] Le gouvernement tente dâétouffer toute voix susceptible de critiquer ses désastreuses politiques de guerre. La situation sâest détériorée considérablement.â
Pour plus de renseignements, voir à www.hrw.org, www.cpj.org, www.wan-press.org et www.rsf.fr.