Le gouvernement tunisien du président Ben Ali utilise les tribunaux britanniques pour museler les voix qui sâélèvent pour critiquer ses violations des droits de la personne, affirme Reporters sans frontières (RSF) à la suite de lâouverture par un juge tunisien dâun recours judiciaire contre âAl-Mustaquillaâ, une station de télévision en langue arabe installée à Londres. […]
Le gouvernement tunisien du président Ben Ali utilise les tribunaux britanniques pour museler les voix qui sâélèvent pour critiquer ses violations des droits de la personne, affirme Reporters sans frontières (RSF) à la suite de lâouverture par un juge tunisien dâun recours judiciaire contre âAl-Mustaquillaâ, une station de télévision en langue arabe installée à Londres.
Le directeur dââAl-Mustaquillaâ, Mohammed El Hachmi Hamdi, a reçu le 23 août un avis de lâétude juridique britannique Farrer & Co après que le juge Jedidi Ghnia eut accusé la station de télévision de diffamation lors de la diffusion, le 17 juin, de son émission âLe Grand Maghrebâ, rapporte RSF. Le juge prétend que, dans son édition du 17 juin du âGrand Maghrebâ, Al-Mustaquilla a violé les règlements de lâorgane de réglementation de la télévision britannique, la Commission sur la télévision indépendante. Il accuse la station dââinciter et de soutenir des gestes contre le gouvernement tunisien, son système judiciaire et la suprématie du droitâ. Lâémission âLe Grand Maghrebâ reçoit souvent des commentateurs tunisiens critiques du régime de Ben Ali, notamment Sihem Bensedrine, Khemais Chamari, Mohammed Charfi et Mokhtar Trifi.
Selon RSF, le gouvernement tunisien se sert de la poursuite du juge comme moyen dâintimidation judiciaire pour étouffer toutes les voix critiques de son régime provenant dâadversaires installés à lâétranger. âIl semble évident que les autorités tunisiennes veulent étrangler la station sur le plan financier, car elles savent que ses ressources sont limitées. Assurément, de longues procédures judiciaires vont la mener à la faillite.â [Pour plus de précisions, consulter www.rsf.fr.] « >http://www.rsf.fr »>www.rsf.fr.]
Ces derniers mois, dit RSF, Hamdi a reçu au téléphone des menaces de mort. Des voix anonymes lui ont dit âtu es la source de nos problèmesâ et ânous sommes en guerre contre toiâ. Les correspondants ont ajouté se préparer à investir des ressources importantes pour poursuivre Hamdi devant les tribunaux britanniques, qui ont la réputation dâêtre généreux pour les plaignants dans les affaires de diffamation.
En juin, les autorités tunisiennes ont arrêté la journaliste et militante des droits de la personne Bensedrine à son arrivée à Tunis après une apparition le 17 juin à la télévision, au cours de laquelle elle a soulevé la question de la corruption et du respect des droits de la personne dans le pays. [Mise à jour du âCommuniquéâ 10-32 de lâIFEX.]