Les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) rapportent que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a saisi les bandes vidéo et dâautres éléments appartenant au correspondant Todd Lamirande, du Réseau de télévision des peuples autochtones (APTN). Câest le dernier en date des cas de saisie policière de séquences filmées par des journalistes. Le 24 […]
Les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) rapportent que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a saisi les bandes vidéo et dâautres éléments appartenant au correspondant Todd Lamirande, du Réseau de télévision des peuples autochtones (APTN). Câest le dernier en date des cas de saisie policière de séquences filmées par des journalistes. Le 24 juin, à Sun Peaks, en Colombie-Britannique, Lamirande a filmé une confrontation entre des membres des Premières nations qui protestaient contre lâexpansion dâun centre de ski et des partisans locaux du projet. Au moment où Lamirande, au volant de sa voiture, sâapprêtait à quitter les lieux, des agents de la GRC lui ont intimé lâordre dâarrêter. Ils ont alors procédé à la saisie de son véhicule et de tout son contenu, y compris de sa caméra, des bandes vidéo, de ses notes et de ses effets personnels. Selon le journaliste, la seule raison que la police a donnée pour justifier sa détention et la saisie de son matériel a été quâ »elle soupçonne que les bandes vidéo contiennent la preuve dâun crime ». La GRC a par la suite relâché Lamirande, lui a rendu son véhicule et ses effets personnels, mais détient toujours les bandes vidéo. LâAPTN tente dâobtenir du tribunal une injonction pour empêcher lâutilisation de la bande vidéo.
Cet incident est le plus récent dâune série de mesures de saisie de bandes vidéo par divers corps policiers au Canada, qui cherchent à les utiliser dans leurs enquêtes. Le 15 juin 2000, la police de Toronto avait saisi des séquences filmées dâune manifestation contre la pauvreté devant lâAssemblée législative de lâOntario, sous prétexte quâelle avait besoin des photographies et des séquences filmées par les médias pour identifier les manifestants, parce que les médias avaient pu sâapprocher de beaucoup plus près de ceux-ci que la police, indique le CJFE. De la même manière, Reporters sans frontières (RSF) avait rapporté que la police de Montréal avait exigé le 5 avril 2000 que les réseaux de télévision Radio-Canada et TVA lui remettent les enregistrements dâune manifestation où la violence avait éclaté. Le CJFE affirme que de telles saisies démontrent que la police fait peu de cas du rôle des médias dans la société et mine leur neutralité, parce que les journalistes risquent dâêtre perçus comme des alliés de lâÃtat.