Le Centre dâétudes sur les droits de la personne et la démocratie, CEHURDES, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâInstitut international de la presse (IIP), lâAssociation mondiale des journaux (AMJ) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que trois journalistes ont été arrêtés et accusés de trahison à la suite de la publication dâun […]
Le Centre dâétudes sur les droits de la personne et la démocratie, CEHURDES, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâInstitut international de la presse (IIP), lâAssociation mondiale des journaux (AMJ) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que trois journalistes ont été arrêtés et accusés de trahison à la suite de la publication dâun article par le dirigeant dâun groupe maoïste rebelle sur le massacre de la famille royale du Népal.
Yubraj Ghimire, rédacteur en chef du quotidien « Kantipur » publié en langue népalaise, Kailash Sirohiya, directeur général du « Kantipur » et de sa publication jumelle en langue anglaise « The Kathmandu Post », et Binod Raj Gyawali, éditeur des deux publications, ont été arrêtés le 6 juin, rapporte le CEHURDES. Dans un article paru le jour même dans le « Kantipur », le chef du parti communiste népalais Baburam Bhattarai a déclaré que la mort du roi Birendra et de neuf autres membres de la famille royale était le résultat dâune conspiration politique ourdie par les services secrets indiens, selon le CEHURDES et lâIIP. Bhattarai sâest montré critique vis-à -vis de lâarmée qui nâa pas protégé le roi et les autres membres de la famille royale, dit lâIIP. Le CPJ ajoute pour sa part que Bhattarai avait appelé les Népalais à rejeter le nouveau roi Gyanendra, qualifié de « fantoche des forces expansionnistes indiennes ». Le CEHURDES rappelle que les trois journalistes sont passibles de trois ans de prison.
Ces arrestations sont « scandaleuses et procèdent dâune politique à courte vue », dit le CPJ, selon qui le fait dâétouffer la libre circulation de lâinformation ne fera quâexacerber les tensions sociales actuelles. Lâorganisation remarque que le Népal est secoué par des manifestations qui exigent une explication complète de la tuerie.
Ce nâest pas la première fois que les autorités répondent avec brutalité à des articles auxquels est mêlé Bhattarai, constate lâIIP. Le 20 avril 1999, Krishna Sen, directeur du journal « Janadesh », a été arrêté avec deux autres employés après que son journal eut publié une entrevue avec Bhattarai. Les autorités ont également confisqué plus de 20 000 exemplaires du journal. Sen a finalement été remis en liberté le 15 mars 2001. Pour sévir contre les médias, ajoute lâIIP, les autorités recourent aussi à la Loi sur la presse et les publications, très répressive, qui interdit la parution de quoi que ce soit dâirrespectueux à lâégard du roi ou de la famille royale.