En dépit de lâamélioration que représente la poursuite des violations commises sous la dictature dâAugusto Pinochet, le dossier du Chili en matière de liberté dâexpression a peu progressé depuis une décennie, déclare le groupe Human Rights Watch (HRW). Dans un nouveau rapport, intitulé « Progress Stalled: Setbacks in Freedom of Expression Reform in Chile » [Progrès bloqué […]
En dépit de lâamélioration que représente la poursuite des violations commises sous la dictature dâAugusto Pinochet, le dossier du Chili en matière de liberté dâexpression a peu progressé depuis une décennie, déclare le groupe Human Rights Watch (HRW). Dans un nouveau rapport, intitulé « Progress Stalled: Setbacks in Freedom of Expression Reform in Chile » [Progrès bloqué : Reculs de la réforme de la liberté dâexpression au Chili], HRW exige lâabrogation des dispositions de la Loi sur la sécurité de lâÃtat, qui font du discours un délit de nature criminelle, et dâautres réformes en matière de liberté dâexpression, dont la nécessité se fait cruellement sentir.
« Le Chili est à la remorque du continent sur la question de la liberté dâexpression », dit HRW, qui constate que les lois répressives sur la diffamation, dont la dictature militaire a fait un si grand usage, sont toujours en vigueur. Même si dix-huit pays dâAmérique latine ont des dispositions qui font un délit criminel de « mépriser lâautorité » (« desacato », en espagnol), dit HRW, les lois du Chili sont plus répressives et sont utilisées plus fréquemment. « En ce moment charnière de lâhistoire du Chili, tandis quâon sâapprête à faire la lumière et à révéler la vérité sur les atrocités passées, il est impensable que ces lois continuent à restreindre le débat public ».
Au moins quatre recours judiciaires pour mépris de lâautorité ont été entrepris cette année, rapporte HRW, y compris un cas de poursuites entamées par le général Hernán Gabrielli Rojas contre trois anciens prisonniers politiques qui soutiennent que Gabrielli a participé aux tortures quâils ont subies après le coup dâÃtat militaire de 1973. On a invoqué de nouveau en 1999 la Loi sur la sécurité de lâÃtat pour interdire lâexposé de la journaliste Alejandra Matus sur la corruption dans lâappareil judiciaire chilien, intitulé « Le Livre noir de la justice chilienne ». Matus a dû chercher asile aux Ãtats-Unis pour éviter dâêtre incarcérée [voir les « Communiqués » 10-01 et 9-13 de lâIFEX]. Le gouvernement appuie lâabrogation des dispositions de la Loi sur la sécurité de lâÃtat qui restreignent la liberté dâexpression, fait remarquer HRW, mais les réformes sur la liberté dâexpression sont bloquées depuis huit ans au parlement. »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?category=2%20Mises%20%E1%20jour&volume=10&issue_no=1&lng=francais#2677″>10-01 et 9-13 de lâIFEX]. Le gouvernement appuie lâabrogation des dispositions de la Loi sur la sécurité de lâÃtat qui restreignent la liberté dâexpression, fait remarquer HRW, mais les réformes sur la liberté dâexpression sont bloquées depuis huit ans au parlement.
Le Chili se distingue également par son dossier en matière de censure préalable, dit le rapport, par exemple lors de lâinterdiction en 1997 du film de Martin Scorsese « La Dernière Tentation du Christ ». Les juges avaient estimé que le film souillait lâhonneur et la réputation du Christ et de ses fidèles. En février 2001, la Cour interaméricaine des droits de lâhomme avait jugé à lâunanimité que lâinterdiction du film par le Chili violait la Convention américaine relative aux droits de lâhomme. Le rapport de HRW est accessible à http://www.hrw.org/. »>http://www.hrw.org/reports/2001/chile/ »>http://www.hrw.org/.
Un incident survenu le 31 janvier permet dâillustrer encore davantage ce que lègue aux journalistes lâère Pinochet. LâInstitut pour la presse et la société (IPYS) rapporte que des partisans de Pinochet qui manifestaient ont agressé des journalistes venus couvrir la signification à Pinochet dâun avis officiel lâinformant de sa mise en accusation pour participation à des enlèvements et à des homicides. LâIPYS souligne quâune des victimes, le correspondant de la télévision espagnole Fabio DÃaz, a été agressée physiquement lors de trois incidents distincts survenus pendant quâil assurait la couverture des démêlés judiciaires de Pinochet.