Géorgiy Gongadze a bien été assassiné parce quâil était journaliste. Telle est la conclusion à laquelle en est arrivé Reporters sans frontières (RSF) à la suite de sa mission dâenquête à Kiev. « Tout semble avoir été mis en oeuvre pour que cette vérité ne puisse être constatée », dit RSF. Dans son rapport du 22 janvier […]
Géorgiy Gongadze a bien été assassiné parce quâil était journaliste. Telle est la conclusion à laquelle en est arrivé Reporters sans frontières (RSF) à la suite de sa mission dâenquête à Kiev. « Tout semble avoir été mis en oeuvre pour que cette vérité ne puisse être constatée », dit RSF. Dans son rapport du 22 janvier 2001, intitulé « La vérité mutilée : Enquête sur lâassassinat du journaliste Géorgiy Gongadze », RSF a relevé de nombreux problèmes dans lâenquête officielle sur les causes de la mort du journaliste. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâInstitut international de la presse (IIP) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont également exprimé leur inquiétude à propos de lâaffaire Gongadze, survenue dans un contexte de détérioration de la liberté de la presse en Ukraine.
Fondateur et rédacteur en chef du journal en ligne www.pravda.com.ua, Gongadze est disparu le 16 septembre 2000 après avoir reçu de nombreuses menaces en raison de son travail, où il se montrait très critique du gouvernement. Selon RSF, bien que Gongadze se fût adressé directement au procureur général, aucune enquête nâa jamais été menée sur ces menaces. Son cadavre décapité, découvert le 2 novembre, a été identifié grâce à des échantillons dâADN. La mort du journaliste est devenue une affaire dâÃtat après la diffusion, le 28 novembre, dâenregistrements censés avoir été réalisés dans le bureau du Président et tendant à prouver lâimplication des plus hautes autorités dans sa disparition. Bien que lâauthenticité de ces bandes sonores ait été mise en doute, ces allégations nâont fait lâobjet dâaucune enqu%26#234;te. »>www.pravda.com.ua »>www.pravda.com.ua, Gongadze est disparu le 16 septembre 2000 après avoir reçu de nombreuses menaces en raison de son travail, où il se montrait très critique du gouvernement. Selon RSF, bien que Gongadze se fût adressé directement au procureur général, aucune enquête nâa jamais été menée sur ces menaces. Son cadavre décapité, découvert le 2 novembre, a été identifié grâce à des échantillons dâADN. La mort du journaliste est devenue une affaire dâÃtat après la diffusion, le 28 novembre, dâenregistrements censés avoir été réalisés dans le bureau du Président et tendant à prouver lâimplication des plus hautes autorités dans sa disparition. Bien que lâauthenticité de ces bandes sonores ait été mise en doute, ces allégations nâont fait lâobjet dâaucune enquête.
Un grand nombre de médias ont été la cible de mesures de harcèlement lorsquâils ont tenté de publier des précisions sur cette affaire. La délégation de RSF a rencontré une dizaines de rédacteurs en chef qui ont affirmé que des « officiers des bureaux locaux du SBU (le service de sécurité de lâUkraine) et de la milice » avaient exercé des pressions sur leurs publications, sur des imprimeries et des entreprises de distribution pour quâils modifient leur couverture de lâaffaire. La version complète du rapport est accessible sur le site de RSF à http://www.rsf.fr. »>http://www.rsf.fr »>http://www.rsf.fr.
Dans un rapport antérieur, rendu public le 20 décembre, RSF affirme que, « en dépit de la menace du Conseil de lâEurope de suspendre lâUkraine en 1999, la situation de la liberté de la presse a continué à se dégrader au cours de lâannée 2000 ». Lâorganisation ajoute que lâUkraine joint le groupe des pays où la situation est sérieuse en fait de liberté de presse. RSF a recensé en 2000 au moins vingt attaques et menaces contre des journalistes, de même que des mesures de harcèlement des autorités fiscales et de fortes amendes imposées pour diffamation, dans le but dâétrangler financièrement la presse indépendante.