Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâInstitut pour la presse et la société (IPYS), la Société interaméricaine de la presse (SIP) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent lâassassinat, le 13 décembre, dâAlfredo Abad Lopez, directeur de la station de radio âLa Voz de la Selvaâ (La Voix de la jungle), dans la ville […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâInstitut pour la presse et la société (IPYS), la Société interaméricaine de la presse (SIP) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent lâassassinat, le 13 décembre, dâAlfredo Abad Lopez, directeur de la station de radio âLa Voz de la Selvaâ (La Voix de la jungle), dans la ville méridionale de Florencia. Selon le rapport, Abad a été abattu à bout portant par deux hommes qui se déplaçaient en motocyclette. Quoique les motifs de lâassassinat et lâidentité des assaillants demeurent inconnus, le CPJ rapporte quâune source confidentielle, proche des groupes militants de Florencia, aurait déclaré quâAbad a été abattu par des tueurs appartenant à un groupe paramilitaire après quâil eut commencé à enquêter sur la mort récente de lâun de ses collègues.
Le CPJ rapporte en effet que Guillermo Leon Agudalo, également journaliste à la station de radio âLa Voz de la Selvaâ, a été ligoté, bâillonné et poignardé à mort par deux inconnus, chez lui, le 30 novembre. La police locale a indiqué au CPJ quâil aurait été assassiné parce quâil aurait refusé de céder à une tentative dâextorsion, et elle a exclu tout lien entre son assassinat et son travail de journaliste. Le CPJ fait remarquer que la ville de Florencia est un ancien bastion dâune organisation de la guérilla marxiste, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Récemment, la ville est devenue le château fort dâun groupe paramilitaire antimarxiste lié aux Autodéfenses unies de Colombie (AUC), de Carlos Castaño Gil. Les deux groupes, dit le CPJ, et des criminels, recourent souvent à lâextorsion pour financer leurs opérations.
La SIP lance un appel public au gouvernement colombien pour quâil ouvre immédiatement une enquête sur ces deux meurtres. Pour le président du comité de la liberté de la presse et de lâinformation, de la SIP, Rafael Molina, âétant donné les circonstances entourant les deux meurtres, il est essentiel dâouvrir immédiatement une enquête prompte et approfondie pour traduire les coupables en justiceâ. LâIPYS rapporte pour sa part que le ministère public enquête actuellement pour savoir sâil existe un lien entre les deux meurtres.
Dans dâautres nouvelles, lâIPYS rapporte que le chef du commando de tueurs âLa Terrazaâ a reconnu publiquement que son groupe avait tué le journaliste et humoriste colombien Jaime Garzon à Bogotá le 13 août 1999, sur les ordres du chef des AUC, Carlos Castaño Gil. Les AUC auraient versé environ 15 000 $ US pour lâassassinat de Garzon. Personne nâa été puni pour ce crime, précise lâIPYS. Le rapport accrédite davantage lâimplication des AUC dans la mort de Garzon. Selon lâIPYS, âquelques jours avant sa mort, Garzon avait dit à des membres de sa famille et à des proches quâil était terrorisé à lâidée dâêtre tué par Castañoâ.