Un nouveau rapport de Reporters sans frontières (RSF) documente les restrictions extrêmes imposées à la liberté de la presse en Afghanistan par le régime des Talibans. Après avoir assuré leur emprise sur la capitale, Kabul, lâune des premières mesures des milices des Talibans a été de fermer la télévision nationale et dâen interdire toutes les […]
Un nouveau rapport de Reporters sans frontières (RSF) documente les restrictions extrêmes imposées à la liberté de la presse en Afghanistan par le régime des Talibans. Après avoir assuré leur emprise sur la capitale, Kabul, lâune des premières mesures des milices des Talibans a été de fermer la télévision nationale et dâen interdire toutes les émissions. Depuis, les Talibans et leurs alliés ont pris le contrôle de plus de 90 pour 100 du pays, la charia (loi islamique) est entrée en vigueur et des réformes radicales, surtout en ce qui concerne le statut des femmes, ont été apportées.
âLa liberté de la presse, dit RSF, déjà malmenée par les prédécesseurs des Talibans, a disparu. La télévision est toujours fermée et le bâtiment est devenu une caserne. Lâunique radio couvrant lâensemble du territoire ne diffuse que des émissions religieuses – où même la musique nâa pas lieu dâêtre – et la propagande officielle. La presse écrite – il nây a pas plus de dix publications dans tout le pays – est contrôlée par le régime. Seuls les médias de lâextérieur, renforcés par les dizaines de journalistes exilés, tentent dâinformer une population manipulée par les âétudiants en théologie.â â RSF ajoute que les Talibans ont créé un site Internet qui défend la reconnaissance de leur régime par la communauté internationale, alors même que lâInternet est totalement interdit dans le pays.
RSF fait remarquer que âles Talibans nâont pas hésité à assassiner des journalistes afghans réfugiés au Pakistan. Des dizaines dâautres ont été menacés pour sâêtre opposés, dans leurs écrits, à la domination des Talibans sur le paysâ. Le rapport fait état du risque de la âtalibanisationâ du Pakistan, où les mouvements religieux sont engagés dans un bras de fer avec le gouvernement militaire sur la question de la télévision par câble.
âLâAfghanistan est aujourdâhui lâun des pays au monde où il nâexiste aucune liberté de la presseâ, écrit dans sa conclusion RSF, qui constate que le régime contrôle totalement les moyens de communication et, fait unique au monde, interdit les images. RSF demande à la communauté internationale de faire dépendre la reconnaissance du régime des Talibans du respect de la liberté dâexpression, de soutenir les initiatives des journalistes afghans réfugiés en faveur du pluralisme de lâinformation et dâintervenir auprès des représentants du mouvement taliban afin de garantir la sécurité des journalistes étrangers qui travaillent sur le territoire afghan. Le texte intégral du rapport se trouve sur le site web de RSF à http://www.rsf.fr.