LâAssociation des médias des Ãles du Pacifique (PINA) rapporte que lors dâune crise qui a reçu bien peu de couverture internationale, le gouvernement des Ãles Salomon a restreint la capacité des médias locaux à couvrir les questions relatives aux tensions ethniques dans le pays. La Solomon Islands Broadcasting Corporation (SIBC) rapportait le 18 septembre que […]
LâAssociation des médias des Ãles du Pacifique (PINA) rapporte que lors dâune crise qui a reçu
bien peu de couverture internationale, le gouvernement des Ãles Salomon a restreint la capacité
des médias locaux à couvrir les questions relatives aux tensions ethniques dans le pays. La
Solomon Islands Broadcasting Corporation (SIBC) rapportait le 18 septembre que le Directeur
des communications du gouvernement, Alfred Maesulia, avait fait parvenir une lettre à toutes les
entreprises de presse, écrite et électronique, pour leur demander de lui remettre toutes les
informations sur la crise ethnique qui nâavaient pas été émises par le gouvernement lui-même, afin
que le bureau du premier ministre puisse les filtrer. Pour justifier ce nouveau règlement, dit la
PINA, les autorités invoquent les arguments de la sécurité publique et de la sécurité nationale.
âDes informations inopportunes diffusées par les médias ont déjà coûté des millions de dollars au
gouvernement et mis en danger la vie de certains citoyens dans le paysâ, a déclaré Maesulia, qui a
omis de donner quelque exemple que ce soit dââinformation inopportuneâ. Depuis vingt mois, les
médias vivent dans une atmosphère de tensions ethniques suscitées par lâopposition entre la
âMalaita Eagle Force (MEF)â et le âIsatabu Freedom Movement (IFM)â. La tension a été
exacerbée le 5 juin à la suite dâun coup dâÃtat soutenu par la MEF. Le conflit a éclaté, dit la
PINA, âlorsque des militants de Guadalcanal ont tenté dâexpulser des colons venant dâune autre
île, Malaita, affirmant que les habitants de Malaita dominaient le gouvernement et les affaires, et
quâils sâemparaient des terres de Guadalcanalâ. La PINA indique que des négociations de paix ont
commencé en septembre et devraient se poursuivre en octobre en Australie. Lâétendue des
restrictions imposées par le gouvernement demeure floue, dit la SIBC, et de nombreux groupes de
médias locaux exigent des précisions à ce sujet.
Les autorités affirment quâil est nécessaire dâexercer davantage de contrôles sur âlâinformation
susceptible de nuire aux négociations de paix en cours entre les deux milices ethniquesâ, dit le
groupe Pacific Media Watch (PMW), selon qui Maesulia aurait âdonné aux médias indépendants
lâassurance quâils ne seraient touchés dâaucune façon par lâinterdiction, mais que le gouvernement
sâattendait à ce quâils fassent preuve de plus de responsabilité dans leur couverture des questions
liées au conflit actuelâ. Les autorités sâinquiètent surtout de la âdésinformationâ que les médias
auraient publiée.
âRapporter tous les faitsâ relatifs au conflit reste le grand défi des journalistes locaux, écrit Erin
Phelan, de la PINA, dans âCommonwealth Press Union Newsâ (août 2000). Depuis le coup
dâÃtat du 5 juin, le travail des médias locaux est entravé gravement, pour les empêcher de
rapporter pleinement et librement les nouvelles sur les événements. Tandis que les dirigeants du
coup ont, pour la plupart, tenu parole quant à leur engagement de respecter la liberté des médias,
les journalistes ont peur de se rendre dans les camps du IFM à cause de leur appartenance
ethnique. La plupart des journalistes sont dâethnie malaita, dit Phelan. Lâautre grande difficulté à
laquelle se heurtent les journalistes, câest la fermeture partielle des journaux en raison de lâabsence
de soutien publicitaire des commanditaires. Depuis quelques mois, la SIBC a réduit ses heures de
radiodiffusion et le journal âStarâ a été réduit de moitié, dit Phelan. Enfin, tandis que certains
journalistes étrangers ont rapporté avec exactitude les événements survenus dans le pays, les
journalistes locaux estiment que bien des reportages dâoutre-mer ont âsuscité inutilement la
paniqueâ à cause de leur ignorance du contexte politique des Ãles Salomon et parce quâils
nâauraient même pas pu rapporter avec exactitude les âfaits brutsâ. Phelan constate également
quâen dépit du fait que les Ãles Salomon ont subi un coup dâÃtat un mois à peine après lâassaut
donné contre le Parlement des Ãles Fidji, la presse internationale a, en comparaison, accordé bien
peu dâattention à celui des Salomon. Pour obtenir les dernières informations sur la situation aux
Ãles Salomon, consulter le site web de la PINA à http://www.pinanius.org et celui de Pacific
Media Watch à http://www.pmw.c2o.org.