LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que les autorités libériennes ont relâché quatre journalistes de la chaîne de télévision britannique âChannel Fourâ, qui avaient été détenus pendant une semaine sur des accusations dâespionnage. Les journalistes Sorious Samura, de la Sierra Leone, Gugulakhe Radebe, dâAfrique du […]
LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que les autorités libériennes ont relâché quatre journalistes de la chaîne de télévision britannique âChannel Fourâ, qui avaient été détenus pendant une semaine sur des accusations dâespionnage. Les journalistes Sorious Samura, de la Sierra Leone, Gugulakhe Radebe, dâAfrique du Sud, ainsi que David Barrie et Timothy John Lambon, du Royaume-Uni, avaient été arrêtés le 18 août et accusés dâespionnage parce quâils avaient lâintention de tourner un documentaire âpréjudiciable et injurieuxâ pour le pays. Pendant trois semaines, les journalistes avaient filmé et interviewé pour un documentaire destiné à la télévision. Selon le CPJ, lâéquipe avait demandé une entrevue au président Charles Taylor, âfortement soupçonné dâapprovisionner en armes et en support logistique les forces rebelles de la Sierra Leone, en échange de diamantsâ. Selon le MISA, le président Taylor a déclaré en entrevue que les quatre journalistes avaient été relâchés après âsâêtre excusésâ auprès de la population.
Lâaffaire a soulevé un tollé de la part des membres de lâIFEX et dâautres groupes de défense des droits de la personne et de la liberté dâexpression, en Afrique et ailleurs dans le monde. Des dirigeants africains du Mali, du Nigéria et dâAfrique du Sud ont également pris position sur cette violation flagrante de la liberté de la presse. âSur un continent où les politiciens sont traditionnellement lents à condamner les violations de la liberté de la presse à lâintérieur de leurs propres frontières, et encore plus quand cela se passe à lâétrangerâ, cette protestation a été particulièrement frappante, dit le CPJ. Parmi les autres personnalités ou organisations internationales qui se sont prononcées, on note lâenvoyé spécial du président des Ãtats-Unis en Afrique; le révérend Jesse Jackson, le Secrétariat dâÃtat des Ãtats-Unis; lâancien président des Ãtats-Unis, Jimmy Carter, et le gouvernement britannique. Les groupes de défense des droits de la personne ont salué la libération de lâéquipe de la télévision britannique, et font remarquer cependant quâils demeurent très inquiets de la situation de la liberté de la presse au Libéria. LâUnion des journalistes dâAfrique de lâOuest (UJAO) souligne un certain nombre dâautres tactiques dâintimidation et de harcèlement utilisées contre les journalistes dans le pays, comme la fermeture des organes de presse et lâexil forcé des journalistes.