Le gouvernement du Sri Lanka a abrogé récemment les restrictions de censure imposées aux médias étrangers présents dans le pays, mai il maintient celles qui visent les médias locaux. Ce sont âles lois les plus répressives jamais promulguées dans le paysâ, déclarent le groupe Free Media Movement (FMM), le Comité pour la protection des journalistes […]
Le gouvernement du Sri Lanka a abrogé récemment les restrictions de censure imposées aux médias étrangers présents dans le pays, mai il maintient celles qui visent les médias locaux. Ce sont âles lois les plus répressives jamais promulguées dans le paysâ, déclarent le groupe Free Media Movement (FMM), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). En plus de la proclamation de lâétat dâurgence, les règles de censure ont âentraîné la paralysie du processus démocratique dans le paysâ, affirment les signataires de la protestation conjointe dont lâinitiative revient au FMM. La déclaration, signée par plus de 40 partis politiques, syndicats et groupes divers de la société civile, presse en outre le gouvernement dâabroger immédiatement la réglementation dâurgence et de ârétablir la normalité dans la vie des citoyens ordinairesâ.
Depuis 1998, les journalistes locaux sont soumis à la censure. Le 3 mai dernier, cependant, le gouvernement a imposé un nouvel interdit qui accroît ses pouvoirs, notamment celui dâarrêter des journalistes, de saisir leurs biens, dâempêcher la distribution des journaux et de fermer les imprimeries en sâappuyant sur des motifs vaguement définis de âsécurité nationaleâ, indiquent le FMM et le CPJ. Les règles prévoient aussi que les groupes de médias, tant internationaux que locaux, doivent soumettre toutes les informations à un censeur avant de les publier. Bien que le gouvernement ait laissé tomber récemment les dispositions concernant les correspondants étrangers et les agences de presse internationales, les restrictions imposées aux médias locaux demeurent inchangées, précise le CPJ. Les règles de censure ont déjà servi contre les groupes de médias, dit RSF. Le 22 mai, la radio et la télévision dâÃtat ont annoncé la fermeture de âdeux des hebdomadaires les plus populaires du paysâ, à savoir le âSunday Leaderâ en langue anglaise, et le âSunday Peramunaâ, en langue cinghalaise, qui demeureront fermés jusquâau 17 novembre pour avoir publié âdes articles publiés sans permission officielleâ.
Les mesures que le gouvernement a adoptées favorisent une âmentalité bellicisteâ qui réduit la possibilité de résolution pacifique du conflit ethnique et menace âlâexistence même des traditions et des institutions démocratiquesâ du pays, peut-on lire dans la protestation du FMM. Cette âmentalité bellicisteâ éclate dans les médias, où âle gouvernement, certains groupes politiques et certains groupes de médias ont entrepris une campagne de propagande qui alimente la haine ethnique et lâhostilité entre les différentes communautés qui vivent au Sri Lankaâ. Aux termes de la loi, dit la protestation, âla population du pays nâa pas le droit de savoir ce qui se passe vraiment, sauf de recevoir la propagande de groupes racistes et militaristes alimentés par certains éléments de lâélite politique liés au gouvernementâ. On empêche les citoyens de faire des choix politiques et sociaux informés en les privant de nouvelles et dâinformations suffisantes. De telles mesures constituent un âembargo sur les nouvellesâ, déclare Reporters sans frontières (RSF). Le CPJ se dit inquiet de constater que la communauté internationale dispose de beaucoup plus dâinformations sur lâévolution politique du Sri Lanka que la population sri lankaise elle-même.
La guerre a aussi des conséquences économiques néfastes sur les citoyens, ajoute le FMM. Les signataires de la protestation affirment que le gouvernement prépare divers plans en vue de transférer les coûts de la guerre aux citoyens ordinaires. Entre-temps, les groupes font remarquer que lâinterdit sur lâinformation limite le droit des citoyens de faire grève et de protester, ce qui limite par le fait même leurs droits sociaux et au travail. [Mise à jour du âCommuniquéâ 9-20 de lâIFEX.] »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?category=1%20Nouvelles%20R%E9gionales&volume=9&issue_no=20%26amp;lng=francais#1902″>âCommuniquéâ 9-20 de lâIFEX.]